Langoustine vivante : l’appel du marché
La saison 2017 de langoustine du golfe de Gascogne s’annonce sous de bons auspices. La hausse de quota doublée d’un léger report de la précédente campagne permettra de maintenir un bon niveau de production cette année, proche de 4 300 tonnes. Contrairement aux années 2010, l’abondance de l’offre ne nuit pas, bien au contraire, car la demande est au rendez-vous. « La langoustine vivante est plus que jamais un produit d’appel des GMS qui écoulent à prix coûtant. La forte demande des enseignes de l’Ouest tire les cours qui restent fermes depuis deux ans », observe Thierry Guigue de l’OP Pêcheurs de Bretagne. Parallèlement, des acheteurs importants, à l’image d’Acomar ou Top Atlantique, sont très actifs grâce à une organisation logistique qui permet d’aller plus loin en région. D’autres facteurs contribuent à la bonne tenue du marché comme l’amélioration de la vivacité du crustacé grâce aux systèmes de conservation investis à bord : viviers réfrigérés sur les plus grosses unités, blocs isothermes sur les petites. « Un travail se profile avec l’Aglia pour améliorer encore la chaîne de conservation à bord et lors du transport. » L’amélioration de la conformité des lots par rapport à la taille minimale de 9 cm tient pour beaucoup à la politique de contrôle et de sanctions décidée par les adhérents. « On a mis un grand coup sur le respect des tailles avec une gradation des sanctions allant jusqu’à 50 % de saisie de la pêche si le taux de hors taille est trop important. Résultat, le taux de récidive est quasi inexistant et l’effet qualitatif réel avec une offre plus homogène. » Ces efforts à la production favorisent les prises de position à l’achat en vue d’une consommation élevée de fin de semaine. Bien placés logistiquement, Lorient et Concarneau offrent une bonne visibilité aux acheteurs avec des volumes annoncés pour la vente le matin. Au Guilvinec en revanche, la vente du soir favorise les transactions « à la montre » : les bateaux tirent un bonus de prix quand les GMS achètent avant 17 heures pour mettre le produit en rayon avant la fermeture de l’hyper. Les cours peuvent décrocher ensuite et reprendre en fin de séance quand l’offre est à la baisse. Des « murs » de langoustines en rayon Autre phénomène bigouden, la vente du matin, en vigueur au Guilvinec depuis quelques années, peut créer des débuts de semaine un peu difficiles avec les apports d'hauturiers supérieurs aux capacités d’absorption du marché. Dans ces cas-là, l’OP bloque une partie la pêche et la fait cuire par La Houle ou Les Viviers de Loctudy. La surgélation et le stockage suivent en vue des périodes estivales. « Comparés aux années noires où les volumes d’intervention étaient très importants, ces invendus sont anecdotiques, ils pèsent à peine 1 % des débarquements, souligne Thierry Guigue. N’oubliez pas que les actions de l’OP sont financées par les cotisations des producteurs. Elles se justifient ponctuellement comme le ferait une mutuelle d’assurance face à un accident isolé. » Si les dégâts sont récurrents, la police d’assurance augmente. Pire, la compagnie exclut l’assuré ! Bruno VAUDOUR |
TAC DE LANGOUSTINES De mémoire de pêcheurs, les rendements
PRIX MOYEN À LA PREMIÈRE VENTE
Entre les dernières fortes années de production |
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