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Cabillaud ❘ Précieuse matière

 

Prix de détail du cabillaud
et du saumon en France

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Avec quelque 70 000 tonnes de cabillaud en moins prévues cette année en Atlantique, les cours peuvent difficilement baisser.
La France, qui a importé
13 000 tonnes de cabillaud entier frais et 21 000 tonnes de filet en 2018, est directement concernée.

 

En dépassant la barre des 20 euros/kg au détail en France dès le début janvier, le cabillaud relance le match avec le saumon. Les deux espèces plébiscitées par les consommateurs français voient leur prix se resserrer et le roi des poissons blancs pourrait emporter la mise. « Sur les trois premières semaines de janvier, le prix du skrei dépasse le saumon avec un prix moyen de 7 euros/kg. 
Cela correspond à 4 % de hausse par rapport à la même période en 2018 »
, observe Paal Frisvold, directeur du Conseil norvégien des produits de la mer à Paris. Les Norvégiens, qui pêchent beaucoup au premier trimestre près des côtes, valorisent de mieux en mieux ce cabillaud dont le dos frise parfois les 40 euros sur les étals parisiens.

Déjà l’an dernier, les cours du cabillaud entier frais exporté en Pologne, aux Pays-Bas, au Danemark et en France pour y être fileté avaient grimpé de 8 %. La tendance devrait perdurer car la concurrence à l’achat est de plus en plus forte, en particulier avec la demande asiatique. La Chine capte toujours beaucoup de cabillaud pour produire du filet double congélation.

Mais c’est surtout la baisse des quotas en mer de Barents, dernier vrai réservoir à cabillaud atlantique, qui génère des tensions. Avec 326 000 tonnes cette année, la Norvège descend de 35 000 tonnes. Les Russes, avec 307 000 tonnes, baissent de 34 000 tonnes. L’Islande, avec 285 000 tonnes, est le seul pays à voir son quota augmenter : + 5 000 tonnes. Présents toute l’année sur le marché, les Islandais devraient profiter de la hausse qu’ils enregistrent chez eux dès ce début d’année.

Autre signe révélateur, les coproduits de cabillaud se valorisent bien à l’export. Les usiniers récupèrent davantage la chair pour la transformer en pulpe qui servira à la production de nuggets. Parallèlement, des recherches reprennent pour relancer l’élevage de cabillaud en Norvège, en optimisant le cheptel et les techniques.

Bruno Vaudour

 



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