Vietnam, les exportateurs sous la pression européenne
Au Vietnam, dans l’usine de Bifidisco, une centaine de personnes débite du thon albacore : 40 à 45 tonnes brutes par jour, qu’il faut trancher, parer, portionner, emballer, pour produire 30 à 35 tonnes de steaks. C’est l’espèce phare de cette entreprise qui vend exclusivement à l’export, surtout vers l’Union européenne et les États-Unis.
Le marché européen était en tête, avec 7 000 tonnes en 2017, mais « depuis le carton jaune, les ventes vers l’UE ont chuté de plus de 50 %, chiffre la directrice de Bifidisco, Cao Thi Kim Lan. On a dû renvoyer des gens. »
La yellow card adressée par l’UE au Vietnam le 23 octobre 2017 a chamboulé la pêche à tous les étages de la filière. Si cet avertissement pour des manquements dans la lutte contre la pêche illégale et la mauvaise gestion des ressources se transforme en carton rouge, les ventes vers l’UE seront stoppées. Depuis 2012, l’UE a adressé 25 cartons jaunes : quinze pays sont revenus dans le vert, trois ont viré au rouge et sept tentent de basculer du bon côté, comme le Vietnam. Avant même toute sanction officielle, la condamnation venue du marché est immédiate. L’export total du Vietnam vers l’UE a chuté de 21,3 % en valeur en janvier-octobre 2018, comparé à 2017...
Pour en savoir plus, retrouvez le reportage de Solène Le Roux, journaliste au journal le marin, cliquez ici
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