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Rétrospective juin 2017 : L’île de Groix fume à nouveau

(Crédit photo : L.F.)

 

Vingt-cinq ans après la fermeture du dernier fumeur de Groix, le feu se rallume sur l’île. La SARL Les Fumaisons - île de Groix est enfin opérationnelle. Patrick Saigot (à gauche), un des cofondateurs, et Bambino, l’unique salarié de l’entreprise, bientôt actionnaire, sont fiers de présenter leurs fumaisons : thon germon de Lorient, saumon d’Isigny, lieu jaune de ligne et moules. Mais pas n’importe quelles moules ! Celles de Patrick Saigot lui-même. Ancien biologiste, formateur en aquaculture, ce Parisien a repris en 2002 un élevage de moules sur filières à proximité de Port Tudy, le port principal de l’île.

Oui, le nouveau fumeur est aussi mytiliculteur. Et il lui a fallu de la patience pour monter un projet dont l’idée lui est soufflée par un fumeur amateur dès 2011. D’abord, trouver des associés et des fonds. Jean-Louis Farjot, propriétaire du Cinquante, la meilleure table de l’île, et Thomas Spriet, accastilleur à La Rochelle, s’engagent dans l’aventure. Avec les banques, le trio peut investir 350 000 euros, équipements compris, dans la société créée en 2015. Pour conduire le bâtiment flambant neuf de 230 m2, les partenaires ont trouvé Bambino.

Après dix ans de pêche à Cherbourg et seize de course au large sur des multicoques, ce Groisillon d’adoption assure l’essentiel du process, artisanal, du filetage à l’expédition.

Les poissons sont fournis par deux mareyeurs lorientais et complétés par les cinq pêcheurs de l’île. Thon, maquereau, sardine, lieu jaune, mais aussi merlan, mulet noir et bientôt tacaud sont fumés. Seul le salar n’est pas breton, mais il est de choix.

Le succès fou des apéros-dégustations-ventes de cet été, sur la terrasse couverte de l’entreprise avec sa vue imprenable sur le port, rend ces intrépides insulaires confiants en l’avenir. Leurs produits, disponibles en ligne, ont déjà séduit la bistronomie parisienne.

Texte et photo : Lionel FLAGEUL

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