Rétrospective juillet 2017 : Curry de lotte et burger vegan à Port Eliot
Certains festivals de musique se distinguent par l’attention portée à la restauration, aux antipodes de la fast food habituelle. Là, les produits de la mer s’y taillent souvent la part belle. En France comme outre-Manche.
Fin juillet, la richesse de la street food anglaise, portée par ses multiples communautés étrangères, se révèle au festival de Port Eliot, niché dans un estuaire à quelques kilomètres de Plymouth. Les food trucks y rivalisent de propositions maritimes. Chez Katie’s, la lotte de Newlyn s’accommode de curry thaï, tandis que le camion de Shellfish Pig sert de généreux tacos de crabe épicé et d’étonnants scallipops de Pecten fraîche de Cornouaille au chorizo. Dans ce temple du peace, love et écologie, il est inutile de signaler aux bobos britanniques que les pêcheurs français ne pêchent pas, eux, de coquille Saint-Jacques l’été ! My God !
Allez ! Un demi-homard grillé de Salcombe réconcilie tout le monde et les plus fortunés s’offrent 20 grammes de caviar de baerii d’Exmoor pour 65 livres, so posh !
Dans ce paradis de la world music, des arts, de la littérature et des microbrasseries, où l’on peut apprendre à construire sa planche de surf et ses mouches pour aller taquiner la truite de rivière, les pro-Brexit sont rares. Par contre, la montée en puissance du mouvement vegan chez les consommateurs ne peut que frapper les Frenchies de passage. Ceux qui boudent ces « fishdelicious » et font « vade retro protéine animale » sont majoritaires, que la protéine soit d’origine terrestre ou marine. Largement engagé au Royaume-Uni, le courant vegan va-t-il se propager dans l’Hexagone ?
Ne l’espérons pas. Le plaisir de pouvoir déguster un beignet de lieu jaune mariné au piment d’Espelette du Meilleur ouvrier de France Pierre Caillet ou un burger pesked maquereau du chef local Mathieu Aumont fait partie du charme du festival Art Rock de Saint-Brieuc, qui fête déjà ses dix ans de Rock’N Toques.
Texte et photo : Lionel FLAGEUL