Maintenir son rang à l’exportation
La crise du Covid-19 impacte particulièrement les exportations.
Le gouvernement français a élaboré un plan de relance pour aider les entreprises à ne pas décrocher.
Avec 1,5 milliard d’euros en 2019, la France est la 20e nation exportatrice mondiale en produits de la mer. |
Où exporter Le chapitre « Produits aquatiques » de la 13e édition du livre blanc de l’export, élaboré par Business France en partenariat avec le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, rappelle que le secteur représente seulement 1,5 milliard d’euros sur les 65 milliards d’exportation agroalimentaire française en 2019. Troisième segment dans les produits alimentaires exportés dans le monde (derrière les viandes et les légumes), il est surtout emmené par la Chine, la Norvège et le Vietnam. En France, il a néanmoins progressé de 30 % entre 2014 et 2019… et a chuté de 17,4 % au premier semestre 2020. L’huître est le produit phare du « made in France », vers la Chine notamment. Néanmoins, 74 % des exportations s’effectuent vers l’Europe, Italie, Espagne et Belgique en tête. L’étude note comme marchés à potentiel pour 2021, ceux de l’Allemagne, de la Suisse et des Pays-Bas. Tout en rappelant le potentiel de la restauration haut de gamme au Moyen-Orient, de « niches » en Asie de l’Est et Amérique du Nord, voire dans les pays d’Europe de l’Est. |
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En parallèle au « Plan France relance », dédié au soutien des entreprises dans la crise du Covid-19, le gouvernement met en place un dispositif spécifique pour les exportations françaises, dont un volet agroalimentaire. L’agroalimentaire français est un secteur majeur pour les exportations du pays. Bien que confronté à une balance commerciale largement déséquilibrée en faveur des importations, l’univers des produits de la mer est directement concerné par le « Plan de relance » des exportations françaises à l’international, présenté fin octobre par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Il sera mis en œuvre par Business France et s’articule autour de trois axes. En premier lieu, il s’agit de sécuriser les dispositifs d’exportation (logistique, certification sanitaire, assurance-crédit export) afin de consolider les flux. Il vise ensuite à structurer une offre adaptée à la demande pour consolider, reconquérir ou saisir des marchés. Enfin, il souhaite promouvoir l’offre française à l’international en s’appuyant sur la nouvelle marque Taste France et en renforçant l’accompagnement des entreprises durant la période de crise. Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, met en avant deux mesures censées illustrer cet engagement. Un « chèque relance export agro », financé par son ministère, complète depuis le 1er octobre le « chèque relance export », mis en place par l’État. Il assure, pendant la crise, la gratuité des prestations d’accompagnement à l’export de Business France. À savoir les présences dans les pavillons France dans les salons internationaux ou les Tastin (séances de dégustation). La marque Taste France, qui promeut l’identité et la singularité de la gastronomie française et ses valeurs (excellence, responsabilité, plaisir, authenticité, innovation), s’affirme via un magazine web (stories, recettes… qui mettent notamment en avant huîtres et coquilles saint-jacques) et un site professionnel (tastefrance.com et tastefranceforbusiness.com). Ce plan de relance spécifique à l’agroalimentaire s’inscrit dans un autre, plus vaste, destiné à l’ensemble de l’économie française. Il mobilise 250 millions d’euros, qui bénéficieront directement aux PME (95 % des entreprises exportatrices). Il prolonge une stratégie déjà entamée en 2018, qui a notamment amené à la création de la Team France Export. Une structure, déclinée en bureaux régionaux, en charge d’informer sur les opportunités par secteur et de promouvoir les exportations via notamment événements et webinaires. Outre les chèques relance, le plan renforce l’assurance-prospection, distribuée par Bpifrance Assurance Export. Il développe une offre de services numériques (salons virtuels, réseaux sociaux, vitrines France en BtoB…). Autre axe singulier, le dispositif Volontaires internationaux en entreprises (VIE) se voit stimulé afin de combiner insertion des jeunes diplômés, via une première expérience internationale, et développement des exportations. Des chèques spéciaux encouragent leur embauche. Les dernières mesures sont concentrées sur des appuis financiers (assurance crédit, garantie des risques, prêts du Trésor, subvention ou avance) et, déjà, la promotion via le déploiement de la marque France. Au final, ce panier relativement garni et diversifié devrait aider les plus dynamiques à élaborer des stratégies et à préparer le retour des salons en live… Dominique GUILLOT |