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«  Les poissons ultrafrais, une clé d’entrée  »

(Crédit photo : DR)

 

Amaury Pasquier,
responsable des achats pour Gourming

“  Les poissons ultrafrais,
une clé d’entrée ”

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Créé par le groupe Le Duff (Brioche Dorée, Del Arte, Bridor), Gourming est une place de marché digitale B to B exclusivement orientée vers l’export. Lancé en janvier 2017, ce site de e-commerce touche, avant une prochaine ouverture sur l' Asie, les marchés canadiens et du Benelux. Deux destinations où l’intérêt pour les produits de la mer s’est fait tout de suite ressentir, explique Amaury Pasquier, responsable des achats.


Gourming : 18 000 références au total - Produits de la mer : 800 références



ZOOM les exportations françaises

1,65 milliard d’euros.
Le montant des exportations françaises de produits
de la mer en 2017

L’Europe, principal débouché
68 % des volumes de produits de la mer exportés de France en 2017 l’ont été à destination du marché européen. Cette part monte à 76 % en valeur. L’Italie, l’Espagne et la Belgique forment le trio de tête des pays pour les produits français. Hormis les Seychelles, où les exportations françaises ne concernent que le thon, la Chine est le premier client des produits de la mer français hors UE.

Le thon domine les débats
Le thon est la première espèce exportée depuis la France. Avec 91 000 tonnes vendues à l’étranger en 2017 pour 239 millions d’euros de chiffre d’affaires, il occupe la première place tant en volumes qu’en valeur. Le saumon puis les crevettes complètent ce podium en valeur. En volumes, les huîtres occupent la troisième place avec 13 000 tonnes exportées en 2017.

 

 

 

PdMComment avez-vous constitué l’offre de Gourming pour les produits de la mer ?
Amaury Pasquier : Avant d’ouvrir Gourming sur un marché étranger, nous nous déplaçons et prenons contact avec les réseaux locaux. Cela permet de promouvoir notre plateforme et d’en orienter le contenu. Pour le Canada, notre marché test, nous sommes d’abord allés à la rencontre des chefs pour leur demander ce dont ils avaient besoin dans leur restaurant. Une des premières demandes exprimées était de pouvoir obtenir des produits de marée ultrafrais, essentiellement des poissons nobles comme le turbot, la sole, le saint-pierre. Nous les avons donc mis au catalogue. C’est notre offre d’entrée. Satisfaire cette demande nous a aussi permis d’obtenir la confiance des clients.

Que proposez-vous aux chefs canadiens ?
A.P. : Les premières commandes de poissons frais nous ont permis de rôder notre fonctionnement aux niveaux logistique, traduction, étiquetage, douanes. Nous avons donc poussé cette offre en l’élargissant ensuite aux huîtres, notamment les spéciales, qui étaient demandées, et aux  crustacés. Nous avons aussi choisi d’être proactifs. Le choix de produits de la mer transformés nous a paru restreint au Canada, alors que l’appétence pour les terrines et les rillettes de la mer est réelle. Nous avons donc cherché à mettre en place une offre sur ces produits. Aujourd’hui, notre gamme au Canada comprend du frais, des produits transformés et du surgelé en poisson, crustacés et coquillages. La clientèle de Gourming s’y est élargie avec des poissonniers et des grossistes qui sont venus rejoindre les restaurateurs.

Et en Europe ?
A.P. : Pour l’heure, nous nous focalisons sur le Benelux. Comme au Canada, les premiers retours concernent des demandes de produits de la mer. Nous travaillons sur différentes cotations pour du frais et du saumon fumé. À la différence du Canada, les produits sont déjà disponibles. Notre atout est alors de pouvoir proposer à un seul endroit une multitude de références, y compris hors produits de la mer. Nos clients peuvent consolider leurs commandes auprès de nombreux fournisseurs.

Comment devient-on fournisseur sur Gourming ?
A.P. : Gourming a pour principe de servir les commandes qui lui sont faites, nous pouvons donc solliciter des entreprises pour répondre aux demandes. Mais nous sommes constamment en recherche de nouveaux fournisseurs et nous nous mettons à leur écoute. Toute nouvelle collaboration débute par une phase d’échanges. Si l’on juge pertinent d’ajouter les produits sur le site, nous lançons la procédure de référencement. Elle exige des audits, de l’entreprise et du produit. Le référencement est gratuit. Ensuite, nous avons les capacités, en interne, d’accompagner les fournisseurs pour qu’ils puissent répondre aux exigences réglementaires liées aux exportations. Certains s’en occupent ou sont même déjà prêts. Nous attendons de nos fournisseurs qu’ils nous livrent les produits commandés, sachant que pour la pêche, nous restons tributaires des apports. Les livraisons doivent se faire à notre hub de Paris pour un transport aérien, et à celui du Havre pour un envoi par bateau. À nous, ensuite, de consolider les commandes et de gérer la logistique jusqu’au dernier kilomètre.

Quid de la facturation ?
A.P. : Depuis mars, avec le lancement de notre deuxième version du site, le fournisseur n’a plus besoin de s’occuper de la facturation aux clients finaux. Son seul client est Gourming. C’est simple et sécurisé. Nous assurons aussi la promotion des produits référencés sur les réseaux sociaux, avec de petits films que nous réalisons, notamment. Notre volonté est de mettre en valeur les produits français. L’Asie sera, après le Canada et l’Europe, le prochain marché sur lequel Gourming se penchera.

Propos recueillis par Loïc FABRÈGUES

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