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« Les moules chiliennes répondent aux besoins de l'industrie alimentaire »

(Crédit photo : DR)

 

Bruno Deshayes,
directeur commercial à Novamer

Les moules chiliennes
répondent aux besoins
de l'industrie alimentaire ” 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Filiale du groupe Lutak, Novamer est spécialisée dans le négoce de produits de la mer surgelés pour les industriels de l’agroalimentaire. Parmi les produits phare de cette entreprise de cinq salariés, au chiffre d’affaires de 9,5 millions d'euros en 2017 : la moule. Bruno Deshayes, directeur commercial, fait le point sur l’import du coquillage.


Volume total des importations en 2017 : 2 800 t - Clientèle : 60 industriels



ZOOM  la moule


6 kg de l'import français

Avec 61 000 tonnes importées en 2017, la moule représente 6 % en volumes des importations françaises de produits aquatiques. L’Espagne et les Pays-Bas sont les premiers fournisseurs de la France, à quasi-égalité avec près de 17 000 tonnes, relève FranceAgriMer. Le Chili, avec 10 500 tonnes, arrive en troisième position, devant l’Irlande, le Danemark et la Grèce. Le montant de ces importations 2017 s’élève à 91 millions d’euros contre seulement 11 millions d’euros et 3 600 tonnes pour les exportations.

45 % origine Chine

La production de moules dans
le monde est de l’ordre de 1,8 million
de tonnes par an. 45 % de ces volumes sont produits en Chine, premier producteur mondial. La moule
de pêche pèse pour 100 000 tonnes
dans cette production mondiale.



 

 

 

PdM : Que représentent les importations de moules dans votre activité ?
Bruno Deshayes : Avec plus de 2 200 tonnes importées en 2017, les moules pèsent pour 80 % de nos volumes et 60 % de notre chiffre d’affaires, devant le saumon en deuxième position. Nos moules arrivent du Chili pour près de 2 000 tonnes, d’Irlande pour 120 à 150 tonnes et du Danemark pour une centaine de tonnes. On importe le produit congelé et cuit. Il peut être avec les deux coquilles, en demi-coquille mais le plus gros des volumes se fait sur la chair de moule, en particulier sur la taille 300 à 500 pièces/kg. Tous nos produits sont surgelés IQF.

Au Chili, cela représente combien de fournisseurs ?
B.D. : Nous travaillons avec cinq usines. Il existe deux organisations au Chili où l’élevage des moules se fait sur corde. Il y a les usines avec leurs propres fermes d’aquaculture ou alors des fermiers qui élèvent les moules puis les vendent aux usines de transformation. Nous nouons des partenariats avec les usines que nous visitons une fois par an. Certains de nos clients viennent aussi nous auditer sur place.

Pourquoi avoir recours aux importations, en particulier du Chili, pour vos approvisionnements en moules ?
B.D. : La question de l’origine est simple. Le Chili est le deuxième producteur mondial de moules derrière la Chine d’où les importations du coquillage sont interdites en Europe. De l’autre côté, l’Europe a une habitude de consommation des moules en frais très importante. Les productions européennes sont consommées localement ou du moins à l’intérieur de l’Union européenne. Il manquait donc des volumes pour l’industrie agroalimentaire. Le Chili, d’où on importe depuis 2005, est venu satisfaire ce marché avec sa moule de qualité, contrôlée et bon marché. Sur un produit sorti de l’eau avant process, nous sommes sur un écart de prix de 1 à 5 entre la France et le Chili. Cela s’explique par la forte demande en France pour une moule élevée localement et dont la production est insuffisante.

L’origine de vos moules n’est pas un frein à leur commercialisation ?
B.D. : La filière chilienne offre toutes les garanties. Elle est courte en termes d’intervenants, rapide entre le moment où le produit est sorti de l’eau et où il est transformé et la traçabilité est très poussée. Nos partenaires sont tous certifiés IFS et/ou BRC.

Quel type d’accord avez-vous avec vos partenaires au Chili ?
B.D. : Nous sélectionnons nos partenaires et nous travaillons toujours avec les mêmes. Les achats se font ensuite au fur et à mesure de nos besoins. Nous nous inscrivons dans des relations de long terme avec chacun pour apporter un produit de qualité et régulier à nos clients.

Côté logistique, comment cela se passe-t-il depuis le Chili ?
B. D. : Nous importons les moules par bateau en conteneurs réfrigérés. Elles partent des ports chiliens de San Vicente ou de Coronel pour arriver au Havre cinq à six semaines plus tard. Les importations depuis le Chili sont très simples. Les certificats sanitaires sont faits à l’embarquement. Ils nous sont transmis avant l’arrivée de la marchandise pour que l’on puisse vérifier et les présenter aux services vétérinaires français.

Pourquoi vous fournissez-vous pour quelques centaines de tonnes en Irlande et au Danemark ?
B.D. : En tant que spécialiste de la moule, il faut aussi pouvoir satisfaire une large demande. En Irlande, il existe de la moule certifiée bio. Au Danemark, elle est certifiée MSC. Il s’agit d’un produit de la pêche. Au Chili, la certification ASC commence seulement à démarrer. Chez Novamer, nous croyons beaucoup à ces certifications. Nous sommes certifiés bio, MSC et ASC depuis 2014.

Propos recueillis par Loïc FABRÈGUES



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