LA VIE DES DIRECTEURS DE PORT DE PÊCHE

« Le métier de directeur du port de pêche ne se limite par à la vente du poisson sur la criée » affirme Nicolas Dubois, directeur du port de pêche de La Cotinière. « Au cours d'une même journée, je peux gérer un problème juridique sur l'occupation du domaine public, un problème de contrôle de qualité pour tel ou tel bateau et participer à une réunion avec les politiques locaux, les prestataires informatique… » confirmeLaurent Nicolle, directeur des Services Pêche à la CCI Côte d’Opale (en charge du port de Boulogne-sur-Mer) et vice-président de l’Association des directeurs et responsables de halles à marée de France. Une polyvalence jugée aussi passionnante que prenante. Responsable des services de nettoyage des bacs et des installations, des équipements types machines à glace, grues… ils peuvent être amenés à gérer les plaisanciers.

Les compétences requises.

Forte capacité d’adaptation, connaissances juridiques, techniques et comptables seront utiles aux directeurs des ports de pêche. « Je mène une veille juridique importante, indique Nicolas Dubois, parfois amené à conseiller des acteurs portuaires. Le sens du dialogue et de la pédagogie sont importants. « Nous sommes au carrefour des différents maillons de la filière. Nous devons faire passer des messages, avoir une position équilibrée, entre pêcheurs et mareyeurs dont les intérêts peuvent être contradictoires » souligne Laurent Nicolle.

Un métier qui évolue

Conscients des difficultés de la filière pêche, les directeurs de port de pêche se mobilisent de plus en plus souvent sur les questions de valorisation des produits, en organisant « des dégustations et des actions commerciales… » indique Nicolas Dubois. Proche des criées, dont ils peuvent aussi être directeurs, les directeurs de ports de pêche peuvent jouer des intermédiaires dans la vente à distance en cas de litiges sur la fraîcheur des produits et leur responsabilité pénale est en jeu « si les produits entreposés dans les modules réfrigérés ne sont pas conformes à la réglementation en vigueur : taille minimale, normes sanitaires… » souligne Laurent Nicolle. Pour limiter les risques, il a donc mis en place un contrôle de qualité avec des agréeurs qui vérifient que tous les poissons débarqués sont conformes… En fonction de la taille du port et du type de structure, la rémunération d’un directeur de port oscille entre 2000 et 5000 € nets par mois.

C. CHEVRIER