5 QUESTIONS À MARC DURET, DIRECTEUR ACHATS MARÉE CARREFOUR
" Créer des liens entre le traiteur, la marée LS et la marée est source de trafic "
Le directeur des achats marée de Carrefour, 3e poissonier de France, revient sur une année où les prix de trois espèces phare ont flambé. À l'occasion de ses 50 ans, l'enseigne met l'accent sur les prix bas. Mais, pour dynamiser ses rayons aujourd'hui portés par le développement des stands sushi, le responsable mise avant tout sur la fraîcheur des produits et l'animation.
1. Pour la première fois, au cours du premier semestre 2013, les ventes de cabillaud ont dépassé celles du saumon. Quel regard portez-vous sur ces mouvements ?
2. Quels autres concepts pourrait-on voir émerger dans les rayons marée de Carrefour ?
3. Pourquoi ne pas créer un espace dédié aux produits de la mer, qui s'affranchirait des questions de technologies de conservation ?
4. Avec le lancement de la marque Pavillon France, les rayons marée auraient dû s'animer un peu. Quel bilan faites-vous de cette action souhaitée par la grande distribution pour soutenir la filière pêche ?
5. En 2013, le premier classement de la grande distribution en matière de pêche responsable est sorti, mettant surtout l'accent sur les espèces de grands fonds. Que pensez-vous des attaques contre cette pêcherie ?
INTERVIEW
Question 1. Pour la première fois, au cours du premier semestre 2013, les ventes de cabillaud ont dépassé celles du saumon. Quel regard portez-vous sur ces mouvements ?
Les hausses de cours sur les crevettes, le saumon et les huîtres au premier semestre nous ont donné quelques sueurs froides. Heureusement, à la même période, les prix des autres espèces sont restés stables et ceux du cabillaud ont chuté. Cela nous a permis de faire face aux aléas vécus sur le saumon.
Mais c’est surtout les stands sushi qui ont permis à nos rayons marée de dynamiser leur chiffre d’affaires. Aujourd’hui, dans les 230 hypermarchés, 105 en sont équipés. Un concept dont nous devrions finir le déploiement en 2014. Leur présence crée du trafic autour du rayon et attire une clientèle plus jeune. Il est important d’innover !
Question 2. Quels autres concepts pourrait-on voir émerger dans les rayons marée de Carrefour ?
Nous déployons celui de la boucanerie dans la banlieue de Lille et à Montesson (Yvelines). Le saumon est fumé sur place, les recettes sont originales, la découpe soignée… pour offrir un produit qualitatif dont le côté fait maison fonctionne très bien. Reste à trouver les compétences pour développer le concept.
Question 3. Pourquoi ne pas créer un espace dédié aux produits de la mer, qui s'affranchirait des questions de technologies de conservation ?
Il faudrait toucher à la structure historique des magasins, qui disposent d’équipes différentes pour les conserves, la saurisserie, le traiteur, la marée… Ce n’est pas simple de tout changer. Cela dit, nous observons, avec les corners sushi, le stand boucanage et son côté fait maison, que créer des liens entre le traiteur, la marée LS et la marée est source de trafic et permet de rajeunir la clientèle. C’est donc bien là que nous allons chercher des pistes de relance.
Question 4. Avec le lancement de la marque Pavillon France, les rayons marée auraient dû s'animer un peu. Quel bilan faites-vous de cette action souhaitée par la grande distribution pour soutenir la filière pêche ?
Pour une marque qui n’a qu’un an, les résultats ne sont pas si mauvais, même s’il faut faire mieux. Le premier axe d’amélioration consiste à valoriser la marque auprès des managers de rayon. Il faut accompagner la marque sur le terrain et créer des animations. Même si Pavillon France a su se faire une place dans le paysage, nous savons déjà que, d’un magasin à l’autre, y compris dans une enseigne intégrée, son exposition n’est pas la même. Revoir la signalétique de nos rayons pour mieux intégrer ses couleurs fait partie de nos pistes de réflexion. D’autant que nous avons eu de belles surprises sur les ventes de petits poissons quand les magasins ont joué le jeu. La plie, le grondin, la lotte, la sole se vendent mieux qu’avant. Avec la marque Pavillon France, accompagnée d’un travail sur le colisage, nous avons réussi à enrayer la chute des ventes, à diminuer la casse. C’est un bon début.
Question 5. En 2013, le premier classement de la grande distribution en matière de pêche responsable est sorti, mettant surtout l'accent sur les espèces de grands fonds.
Que pensez-vous des attaques contre cette pêcherie ?
Le sujet est forcément délicat. Les scientifiques autorisent une remontée des quotas pour certaines espèces de grands fonds. Nous en tenons compte mais évitons les mises en avant, notamment sur les catalogues, d’une ressource encore fragile. Mais, en matière de produits de la mer, rien n’est irréversible. Aujourd’hui, des stocks comme l’anchois ou le thon rouge évoluent favorablement. Nous avons conscience des enjeux sur l’emploi et sur la filière. Notamment le mareyage, qui va devoir répondre aux exigences du règlement contrôle. Mais au sein de France filière pêche, je crois que nous sommes tous d’accord pour soutenir les acteurs du mareyage dont la diversité nous permet aussi d’éviter les pénuries sur les étals.
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