Revenir

Décembre 2018 : Le regard de la rédaction sur les temps forts de l'année 2018

Le regard de la rédaction sur les temps forts de l'année 2018

Le Brexit, un enjeu de poids pour 2019

Décembre

L’accès aux eaux britanniques

La question n’intéresse pas seulement les pêcheurs. Elle aura sans nul doute un impact sur les criées et les mareyeurs. En effet, sur trois des façades maritimes françaises, le poids des captures réalisées dans les eaux du Royaume-Uni pèse dans les volumes vendus sous criée
à hauteur de :

•  33 % en Hauts-de-France
•  19 % en Bretagne-Normandie
•  8 % sur la côte atlantique
• 0 % en Méditerranée.

 

Les chiffres moyens de dépendance à l’accès aux eaux britanniques varient au gré des espèces. Ainsi, si la Bretagne et la Normandie ne dépendent que pour 19 % des volumes de cette pêche, le taux passe à 60 % pour les poissons à fileter, à 41 % pour les poissons fins et tombe à 12 % pour les pélagiques. A contrario des Hauts-de-France, où l’on dépend du Royaume-Uni à hauteur de 28 % pour les pélagiques, 40 % pour les poissons à fileter, etc.

44 910 t de produits de la mer débarqués et vendus en criées sont capturés dans les eaux britanniques sur un total de 290 157 tonnes.

Selon l’UMF, 37 entreprises de mareyage dépendent des captures réalisées dans les eaux britanniques à plus de 30 %, 108 entre 10 et 30 %. Toutes pourraient être déstabilisées par un Brexit dur.

 

Le retour des barrières douanières

Droits de douane

Ils pourraient concerner  94  063 t de produits de la mer. Soit les importations françaises du Royaume-Uni, dont 40 % de saumon.

Déjà plus cher que le saumon norvégien avec un prix au kilo moyen en 2017 de 7,70 euros contre 7,18 euros, le saumon d’Écosse pourrait encore voir ses prix grimper, avec la mise en place de droits de douane. En effet, la demande mondiale en saumon et la stratégie de valorisation d’origines autres que
la Norvège ne poussera pas les salmoniculteurs britanniques à compenser dans leurs tarifs les nouvelles taxes, a contrario de ce qui peut être imaginé dansla pêche. Les fumeurs français doivent aussi se préparer au Brexit.

 

tl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2017/retrospective 2016/filetH1.pngFluidité logistique
et contrôles

Le sujet inquiète le monde du frais où la moindre minute compte.

Brigitte Delanchy, Pdg du groupe de transport éponymetl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2018/201812/BL_Brigitte-Delanchy.png

« Dans un camion, je peux avoir de la marchandise pour 80 destinataires, avec une moyenne de quatre lots différents par client. Cela peut m’exposer à 6 400 contrôles
par jour pour 20 camions. Ces derniers arrivent actuellement à 8 heures à Boulogne pour repartir après dégroupage à 11 heures.  Le flux tendu est notre business.La fraîcheur une obligation.

tl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2017/retrospective 2016/filetH1.png

 

Le conseil : anticiper

 

« Sur tous les aspects réglementaires : normes, certificats de captures…,
il faut anticiper. Au niveau
des marchés, il faut tester
peut-être de nouveaux fournisseurs ou des routes commerciales évitant le Royaume-Uni. »

Jérôme Lafon,
délégué filière pêche
chez FranceAgriMer.

 

tl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2018/201812/JSE_jeromeLafon.png

 

Les questions en suspens

La réaction des consommateurs

Sylvain Pruvost,
présidentl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2018/201812/DR_Pruvost-Sylvain.pngt de la filière mer
du groupe Les Mousquetaires

« Nous ne pouvons que nous interroger sur les conséquences du Brexit pour les navires de la Scapêche qui débarquent en base avancée en Écosse. Mais n’oublions pas nos usines : 31 % des achats de Capitaine Houat viennent de Grande-Bretagne. Enfin, si le Brexit se traduit par une hausse des prix, il faut craindre une baisse des achats de produits de la mer.  »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

tl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2017/retrospective 2016/filetH1.png

Les apports d’Islande ou d’Irlande transitant par le Royaume-Uni

Aymeric Chrzan,
secrétaire général du mareyage boulonnais

tl_files/_media/redaction/4-Les-pros-ont-la-parole/Regards/2018/201812/BL_Aymeric-Chrzan.png

« Concrètement, comment seront considérés les produits originaires d’Islande, membre de l’espace Schengen,
qui transitent par le port anglais de Grimsby ? »

 

 

À noter, les importations françaises en provenance d’Irlande sont de 38 663 tonnes, celles d’Islande de 31 770 tonnes.

Articles associés :

Voir plus d'articles liés