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Une vie hors du A4

Le A4 nourrit la belle image de Rungis, premier port de France. La traditionnelle vente s’étiole pourtant sur le carreau, mais les produits de la mer demeurent bien vivants hors du célèbre pavillon.

Le Delas propose à la fois du surgelé et un banc marée. (Crédit photo : L.F.)

 

Sur 43 entreprises de marée à Rungis, 21 sont à l'extérieur du A4.

 

Les plus grands opérateurs des produits de la mer comme R & O, J’Océane et Demarne demeurent fidèles au A4, mais ils ont parallèlement développé des activités hors de ce pavillon. D’autres opérateurs exercent aussi dans la filière, mais à l’extérieur. Tous répondent à une demande croissante de services et de logistique.
L’Île-de-France constitue l’essentiel des marchés pour les sociétés implantées à Rungis. Et vu les loyers, particulièrement intra muros, détaillants et surtout restaurateurs maximisent leur surface commerciale de vente, aux dépens de celles de préparation et de stockage. Résultat : la consommation de produits de plus en plus élaborés et livrés en flux tendus s’accroît.

Installé depuis 50 ans dans le marché, Le Delas occupe une place à part. Spécialisée à l’origine dans la charcuterie, la maison s’est ouverte en 2007 aux poissons, viandes, légumes, fromages et vins. « L’idée était de créer un mini Rungis dans Rungis, détaille Antoine Boucomont, le Pdg. Nous avions déjà des produits de la mer traiteur (rillettes, saumon fumé…), mais nous avons créé un comptoir avec banc d’écailler, vivier et atelier de préparation. Nous nous fournissons en direct dans les ports ou auprès des grossistes du marché. Nous offrons en fait un complément, une possibilité pour les clients de se fournir en tous produits, 24 heures/24. Mais comme partout, la clientèle physique baisse et nous augmentons nos livraisons. »

En marge du A4, on trouve encore la société Armara. Son propriétaire Michel Charraire, spécialiste des fruits et légumes, réalise aujourd’hui son chiffre d’affaires avec une cinquantaine de collaborateurs. Armara travaille en étroite collaboration avec Jégo Frères, mareyeurs morbihannais, et est un fournisseur du saumon norvégien Bömlo.

Ouvert en 2013, le laboratoire de Transgourmet Seafood se déploie, lui, sur un site de 2 000 m2. Organisé pour livrer la clientèle d’Île-de-France en produits frais, il offre de nombreux services : filetage, désarêtage, V-cut, pelage… Les commandes sont préparées la nuit et dans l’après-midi, l’atelier alimente le réseau Transgourmet en produits sous atmosphère protectrice.

Toujours dans les murs du grand marché, Delanchy assure la gestion de la logistique de Metro (importation, livraison…) dans un entrepôt spécifique et anime un site dédié aux produits de la mer. La société a racheté en 2013 l’historique maison Fargier, et sa plateforme multiproduits de 8 000 m2, spécialiste de la redistribution dans le grand Paris.

Autre acteur de poids, Pomona investit pour « les 50 prochaines années, sourit Nicolas Fiastre, directeur régional de TerreAzur. Nous sommes entrés dans le bâtiment actuel en 1969. La Semmaris élève pour nous un bâtiment de 10 000 m2. Nous y développerons début 2020 une plateforme de distribution dédiée à tous les secteurs, une autre spécialisée sur la restauration commerciale en Île-de-France et une dernière pour Pomona Export, qui expédiera tous nos produits, y compris de marée (PassionFroid et TerreAzur) dans le monde entier ». 

Dominique GUILLOT

 

Retrouvez notre dossier complet: Rungis : toujours de son temps