Une croix sur les calmars
Évolution -25% de captures d’Illex argentin Les débarquements |
Roi des tapas, star des salades méditerranéennes et des grillades estivales, le calmar n’est pas de la fête cette année. Importée en blocs surgelés sous forme d’anneaux, de tubes ou de lamelles, cette famille de céphalopodes connaît un gros problème d’approvisionnement. L’an dernier, la campagne de pêche californienne a été divisée par deux, les captures d’Illex dans les eaux argentines et aux Malouines ont été désastreuses. Même constat pour la pêcherie chinoise de Todarodes l’été dernier. Et la nouvelle campagne 2016 d’Illex argentin s’annonce toute aussi mauvaise. Quant aux stocks, n’y comptez pas... Bilan des courses : il y a peu ou pas de calmars cette année et les prix flambent en Asie. Quasiment +20 % au niveau des usines chinoises alimentées par les flottilles asiatiques. Rendus en Europe dans les usines espagnoles, les apports en provenance d’Argentine par les navires ibériques et argentins ont vu les prix doubler pour atteindre 6 €/kg. « Le plus souvent, il s’agit de blocs de calmar entier ou de tube brut avec ailes et peaux que les Espagnols traitent, blanchissent, attendrissent et coupent en anneaux. Mais une très grosse partie des captures d’Amérique du Sud est le fait des Chinois, des Coréens, des Japonais et des Russes qui vendent en Chine pour une transformation en tube et lamelles. Lesquels repartent parfois vers les usines espagnoles. Sauf que cette année, les prix augmentent à une vitesse supersonique. Ce phénomène arrive tous les 7 ou 10 ans. Difficile de dire, cette fois, s’il est lié à El Niño », remarque Didier Boon, responsable de la société East Asian Seas. Dans l’immédiat, il n’y a pas d’alternative car les captures de calmar géant au Pérou sont médiocres et sa transformation en lamelles ou en cubes ne répond pas à tous les besoins. Sur les marchés européens, la pénurie a surpris les clients qui n’importeront pas plus cher malgré une demande élevée, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni. Par conséquent, les usiniers chinois eux-mêmes s’abstiennent d’acheter pour produire. B.V. |
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