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Un pas vers la domestication de la langouste rouge

La langouste rouge représente quatre millions d’euros par an pour la pêche corse. (photo : AL)

 

La plateforme scientifique Stella Mare (Université de Corse – CNRS) a lancé au début 2020 un programme de recherches sur la reproduction des langoustes rouges. Les résultats ne se sont pas faits attendre ; ils ont été présentés le 25 mai dernier. 83 jours après l’éclosion des œufs, six juvéniles ont été obtenus alors que le taux de survie est de 50% au dernier stade larvaire, soit 43 jours après l’éclosion. Encouragés par ces résultats, les scientifiques se montrent toutefois prudents et ne parlent pas encore de maîtrise de la reproduction. « La complexité est due au nombre et à la fragilité des stades larvaires, à la longueur de l’élevage, à l’alimentation et aux contraintes sanitaires du processus » selon Stella Mare.

Cette nouvelle scientifique de premier plan rend les pêcheurs locaux optimistes. La langouste rouge représente en effet 75% des leurs revenus, alors que les stocks sont en constante diminution depuis des décennies. La production est en effet passée de 300 tonnes dans les années cinquante à 60 tonnes par an actuellement. « Cette découverte scientifique nous donne espoir pour une meilleure gestion future de cette manne pour la pêche corse. N’oublions pas que la langouste permet aussi de vendre le reste » précise Gérard Romiti, président du comité régional des pêches. « La langouste fait partie de nos traditions. Elle peut se négocier jusqu’à 100 euros le kilo lors des repas traditionnels des familles corses le 15 août. »

La plateforme Stella Mare, inaugurée en 2015, mène en collaboration avec le comité régional des pêches et des élevages marins (CRPMEM) et le syndicat des aquaculteurs corses Mare e Stagni plusieurs travaux de recherche. Ils portent notamment sur l’oursin violet, le homard, le denti ou encore le corb.

Alain LEPIGEON

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