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Un pacte de relance pour la filière halieutique

La coordination pour ajuster offre et demande a permis de limiter les invendus durant le confinement. (Photo : L.F.)

 

Les acteurs du secteur pêche et aquaculture se sont serrés les coudes au printemps. Ils ont tiré les leçons de la crise et attendent de l’État qu’il les accompagne sur leurs propositions présentées fin juillet « pour un pacte de relance halieutique ». Onze organisations professionnelles ont cosigné ce document de 13 pages (pdf en accès ci-dessous), remis au gouvernement le 23 juillet par le conseil spécialisé pêche et aquaculture de FranceAgrimer. Leur objectif : « S’inscrire dans une filière moderne, organisée et résiliente. » Les acteurs de la filière ont souffert dans le contexte du coronavirus et du confinement, mais ont su dialoguer et faire émerger « des leviers pour mettre en adéquation offre et demande ». La filière a un bon atout : elle peut compter sur l’attachement des consommateurs à manger sain, durable et local. Il faut capitaliser sur cette attente. La filière communique déjà sur la qualité et la durabilité, et attend de l’État un accompagnement.

Parmi les faiblesses du secteur, l’emploi. Beaucoup d’actions sont à mener (formation, promotion, accueil et encadrement des arrivants). Les pouvoirs publics sont notamment attendus pour développer les nouvelles formations CQP (certificat de qualification professionnelle) mareyage au sein des lycées maritimes. Les acteurs attendent aussi des outils financiers et fiscaux pour favoriser l’investissement, et un plan de recapitalisation des entreprises de mareyage. La filière espère aussi une meilleure écoute sur les enjeux environnementaux. Un Panorama des enjeux et besoins de recherche et d’expertise pour renforcer la durabilité des pêches a été dressé par des représentants de la pêche, des scientifiques et des ONG environnementales. Reste à prendre en compte ces besoins, notamment via de la recherche publique.

Les acteurs sollicitent aussi, entre autres, la mise à disposition de flux de données réglementaires, l’appropriation des innovations, la révision de normes européennes sur les navires (jauge, puissance, énergies), la gouvernance de la filière via une interprofession, l’harmonisation de l’agréage qualité, et la levée des freins réglementaires à l’essor de l’aquaculture, un sujet récurrent. Autant d’enjeux à prendre en main par Annick Girardin, nouvelle ministre de la Mer, et son collègue de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, alors que se profilent de nouveaux bouleversements liés au Brexit.

Solène LE ROUX