Un cobia signé Open Blue
L’aquaculture off-shore est une alternative aux élevages confinés dans la bande côtière. Exemple au Panama où le cobia pousse rapidement dans le « grand bleu ».
Opération séduction auprès des restaurateurs parisiens, le cobia (Rachycentron canadum) s’est invité en mars à l’hôtel de la maison Ricard pour célébrer son arrivée sur le marché européen. L’initiative revient à Open Blue qui élève ce poisson à chair blanche persillée au Panama. Avec l’appui du fonds d’investissement privé Cuna Del Mar, cette société américaine déploie une technologie d’aquaculture offshore avec de grandes cages immergées où le cobia grossit rapidement, à faible densité : moins de 12 kg/m3.
« En moins d’un an, le poisson passe de l’œuf à une taille commerciale de 4,5 kg. Nous sommes en haute mer, grâce aux courants, l’apport d’oxygène est important et l’eau de grande qualité » souligne Bernard Léger, vice-président exécutif d’Open Blue.
Transféré en mer à 100 gr, le cobia ou « saumon noir » pousse avec un aliment riche en protéines marines (huile et farines de poisson) et végétales (soja, blé, maïs et tournesol). Depuis quelques mois, Open Blue dispose de sa propre écloserie. Elle pourra fournir plusieurs fermes d’une capacité totale de 15 000 t. Open Blue produit aujourd’hui 1 200 t par an et son objectif est de 7 000 à 8 000 t d’ici 5 ans.
Après les États-Unis, le Canada, Hong Kong et le Japon, la distribution s’étend dans l’Union européenne avec l’ouverture d’un bureau commercial au Royaume-Uni. « Le cobia arrive frais entier vidé, étêté ou non, par avion à Amsterdam. À terme, nous le proposerons aussi en découpes surgelées. La découpe à façon à Urk aux Pays-Bas permet, dès maintenant, de proposer le poisson en filet frais »,annonce Bernard Léger. Deux à trois arrivages sont prévus par semaine en direct du Panama via KLM. D’un rendement en filet avec peau de 42 % à partir du poisson entier, le cobia est un poisson gras assez onéreux. A titre indicatif, comptez autour de 25 €/kg à l’achat entier chez le grossiste en France ; tarif susceptible d’évoluer avec la montée en puissance de la production et en fonction des commandes.
B.VAUDOUR
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