Revenir

Un bon espoir de voir les captures de la plie repartir à la hausse

En France, les captures de plie ont atteint
3 255 tonnes en 2019, en baisse de 10 %.

(Crédit photo : S.L.R.)

 

Évolution de la production mondiale
de plie de 1950 à 2017

 

tl_files/_media/redaction/1-Actualites/Marches/2020/202002/graph-plie2.jpg



Le recul sur plusieurs décennies relativise la baisse des captures soulignée par les principaux acteurs depuis 2017. La baisse est surtout sévère depuis les années 1990, après une trop forte exploitation, et un pic pour la plie d’Europe à 202 000 tonnes en 1990. Ses captures sont reparties à la hausse depuis 2009.

 

Volumes de plie d’Europe
des principaux producteurs

 

tl_files/_media/redaction/1-Actualites/Marches/2020/202002/graph-plie2.jpg

La baisse des débarques en 2017 avait été rattrapée par une meilleure année 2018. Cependant, en 2019, les captures ont faibli. De 23 % aux Pays-Bas, qui n’ont débarqué que 36 400 tonnes de plie, contre 47 600 tonnes en 2018. Et de 20 % au Danemark, passant de 42 500 à 34 000 tonnes. Une baisse qui pourrait n’être que passagère.

 

Les débarques de plie européenne, ou carrelet, font le yoyo. De 116 700 tonnes en 2016, elles étaient descendues à 103 500 tonnes en 2017, puis remontées vers les 115 000 tonnes en 2018 pour ensuite chuter à 89 000 tonnes environ en 2019. Et ce n’est pas faute de quotas : ces derniers sont loin d’être atteints sur cette espèce. Mais 2019 est une année à oublier. L’heure est dorénavant au soulagement pour les pêcheurs et négociants de la plie d’Europe.

« Nous avons l’espoir que cette année, la pêche soit meilleure », se réjouit Albert Romkes, dirigeant la société Neerlandia, qui s’approvisionne surtout à Urk, où elle est basée, mais aussi dans le reste du nord-est de l’Europe : au Danemark, en Angleterre et en Belgique. « Tout le monde le dit, les captures vont s’améliorer. Les premiers signes le montrent, les biologistes constatent qu’il y a beaucoup de jeunes plies dans la mer. » De bon augure pour les années à venir.

Conséquence de cette remontée attendue des débarquements, « le prix pourrait baisser ». Mais rien d’automatique. « C’est aussi fonction du marché, or la demande est toujours bonne. » Ces quatre dernières années, les cours à la première vente avaient grimpé d’environ 50 %, en particulier à Urk, première criée européenne de poissons plats. Allant jusqu’à 3 euros/kg sur la taille n° 4, 3,50 euros la n° 3 et même plus de 5 euros la n° 1. Cette montée a été suivie par les autres places de marché, au Danemark et au Royaume-Uni. Ces hausses de prix ont d’ailleurs parfois été difficiles à faire passer. Certains clients ont délaissé le poisson plat, en particulier dans la restauration collective, les prix des filets dépassant leurs limites.

Neerlandia valorise actuellement les gros filets, de 100 à 140 grammes, aux alentours de 11 euros/kg, et les petits filets, d’environ 70 grammes, vers 7 euros/kg. En plus du marché local aux Pays-Bas, l’entreprise expédie la plie vers la France, l’Italie, l’Angleterre, la Belgique et le Luxembourg. Les petites tailles sont prisées sur le marché italien, plutôt en congelé, tandis que le marché français privilégie les plus gros filets, en frais.

Les quotas 2020 adoptés par le conseil des ministres européens de la pêche en décembre laissent de belles perspectives. Le principal quota de plie, en mer du Nord, grimpe de 17 %, à 146 852 tonnes, comme proposé par la Commission européenne sur la base des avis scientifiques. La deuxième zone en volume, le Skagerrak, est à - 15 % à 16 655 tonnes. Les autres pèsent 2 000 tonnes et moins, avec - 39 % en mer Celtique (seules les captures accessoires y sont tolérées) et jusqu'à + 21 % au sud-est de l’Irlande.

L’Europe est la première pourvoyeuse de plie à l’international. La plie d’Europe représentait 81 % de la production mondiale en 2017, avec plus de 103 000 tonnes pêchées, selon les derniers chiffres de la FAO. Contre seulement 6 % pour la plie cynoglosse (7 800 tonnes), en déclin. Cette espèce est pêchée en majorité par le Danemark, le Canada, le Royaume-Uni puis l’Islande. Et il est fort à parier que la part de la plie d’aquaculture, d’actuellement 13 % avec 16 000 tonnes, va vite grimper. Cette dernière est produite par la Chine depuis 2003, et aussi la Corée depuis 2015, pour une production asiatique en hausse continue.

Au global, les premiers acteurs mondiaux sur la plie restent européens, avec les Pays-Bas en tête, puis le Danemark et le Royaume-Uni. La Chine s’offre la quatrième place mondiale avec 13 655 tonnes de plie d’élevage. Puis retour à la pêche avec la Russie en n° 5 mondial, suivie de la Belgique et enfin de l’Islande.

Solène LE ROUX

 

Articles associés :

Voir plus d'articles liés