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Turquie : La fonte de la livre pèse sur l’export

(Crédit photo : B.V.)

 

La concurrence, déjà très vive entre les pays éleveurs de bar et daurade en Méditerranée, serait-elle exacerbée par la chute vertigineuse de la livre turque qui a perdu 40 % de sa valeur par rapport à l’euro depuis le début de l’année ? Indirectement oui, car la demande intérieure turque est moins active. La baisse du pouvoir d’achat incite les consommateurs à acheter des produits moins chers. Du coup, l’offre à l’export grimpe et les cours baissent davantage sur un marché déjà surapprovisionné. Parallèlement, les cours entre la Grèce et la Turquie se rapprochent, l’écart, en faveur de la première, est de 20 à 25 centimes. Comme si l’atout logistique des Grecs, avec un jour de moins que les Turcs à l’export vers l’Italie, l’Espagne et la France, pesait moins dans la balance.

Jusqu’à présent, Anne Ducrocq, directrice de Vivafysh, n’a pas constaté d’effet compétitif direct lié à la dévaluation de la monnaie turque : « Nous sommes en fin de saison pendant laquelle les ventes de poissons portions triplent sur juin, juillet et août ; la demande maintenant s’est stabilisée et les cours ont peu évolué. » À la différence du marché du saumon, qui progresse en volumes et en prix, le poisson d’élevage méditerranéen n’a pas connu la période dorée précédant les années 2000. La dispersion de la mise en marché en Grèce et en Turquie, deux pays fragilisés par des crises économiques, conduit les producteurs à écouler de gros volumes à bas prix vu leurs problèmes de trésorerie. Les importants transferts d’alevins cette année vont entretenir la surproduction en 2019. Mais les difficultés financières vont limiter l'alevinage l’an prochain, d'où le rééquilibrage entre l’offre et la demande attendu en 2020.

Bruno VAUDOUR

 

 

Importations françaises de bar
et daurade d'élevage en 2017

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Source : FranceAgriMer

 

La France est le troisième marché après l’Italie et l’Espagne pour le trio des plus gros pays éleveurs de poissons méditerranéens : Grèce, Espagne
et Turquie. Les tailles 300-400
et 400-600 grammes constituent
le cœur du marché français, avec une poussée du calibre 600-800 destiné aux sushis.



 

 

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