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Truites et algues, le pari de Symbiomer

Algoculture associée à la truite de mer et la pêche sont les trois activités de Symbiomer.

Yannick Hemeury (à droite) et Alexis Bouvet, co-fondateurs de Symbiomer. (Crédit photo : DR)

 


La concession de 3 ha comporte
une autorisation
pour produire 20 t
de truites maximum.


 

 

La jeune société Symbiomer fondée par Alexis Bouvet et Yannick Hemeury, pourra lancer son projet d’élevage de truite en association avec des algues, au sud de l’île Maudez qui borde l’ouest du chenal du Trieux. Sans triomphalisme, car le calendrier est serré. « L’objectif est d’ensemencer cet automne, en format réduit, de l’algue saccharina latissima sur des filières disposées autour d’une petite cage à truites spécifique qui fait l’objet d’un dépôt de brevet. Les truitelles seront transférées en mer à 200 g. Si tout va bien, on sortira quatre tonnes de truite arc-en-ciel en mai prochain », espère Alexis Bouvet. Dans un contexte où la demande des fumeurs est forte, le débouché truite de mer du Trieux est gagné d’avance. Car la Bretagne compte seulement quatre concessions, dont trois sur le littoral nord. Côté algues, Symbiomer destine en priorité la S. latissima au marché de la cosmétique.

Parallèlement à l’aquaculture, Symbiomer dispose de licences de pêche pour la coquille Saint-Jacques et pour l’algue de fond pêchée au scoubidou. Elle récolte aussi à pied les algues de rive. Largement de quoi occuper quatre personnes à temps plein ; l’équipe devrait s’étoffer avec la montée en puissance de l’entreprise.

Incubée par Emergys Bretagne et accompagnée par la technopole Anticipa à Lannion, Symbiomer a trouvé un écho favorable auprès des élus et de l’administration locale. Côté financement, « le CMB nous a suivi », se félicite le jeune responsable. Comme la plupart des projets aquacoles sur le littoral, le dossier a suscité oppositions et polémiques mais le système d’aquaculture mixte a finalement convaincu la commission cultures marines des Côtes-d’Armor. De fait, les expériences d’aquaculture intégrée - ou multi-trophique - en Europe et au Canada sont prometteuses. La polyculture en poissons, algues et moules favorise le recyclage des rejets piscicoles et l’équilibre du milieu.

B.V.

 

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