Transports Mesguen : représentant en douane des deux côtés de la Manche
Être représentant en douane enregistré en France et au Royaume-Uni : voilà un sacré atout dans le contexte du Brexit pour les Transports Mesguen, exploitant des lignes au départ de l’Écosse.
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(source : Fédération nationale des transports routiers) |
Transports Mesguen, basé à Saint-Pol-de-Léon, près de Roscoff, gère deux lignes principales en frais et surgelé. L’une au départ de l’Écosse, vers Boulogne et la Bretagne, avec « cinq départs par jour, quand c’est calme, et jusqu’à douze », indique Marc Jezequel, directeur commercial. Et une ligne au départ de Boulogne vers la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire, avec six à dix départs par jour. La particularité de Mesguen : « On est représentant en douane enregistré (RDE) des deux côtés, anglais et français. On assure les déclarations douanières et l’enregistrement des certificats sanitaires, à l’import ou l’export. » Aux côtés de DFDS et O’Toole, Tranports Mesguen est le seul transporteur français à être en Écosse et à détenir cet agrément. Il dispose d’une plateforme réfrigérée avec cinq salariés à Harthill, à mi-chemin entre Glasgow et Edimbourg. Le transporteur avait acquis la compétence RDE avant l’entrée du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Cet atout devient très précieux avec le Brexit. Des déclarations douanières s’imposeront dès le 1er janvier 2021, « qu’il y ait ou non un accord tarifaire, ce que peu de personnes réalisent » ! Désormais, ces formalités sont dématérialisées. « Notre directeur général a pris en charge ce dossier avec les équipes. Nous avons formé une dizaine de personnes depuis deux ans. À Saint-Pol, on crée un service douane en deux-huit, de 5-6 heures du matin à 23 heures – minuit, samedi et dimanche compris. S’il manque un papier pour un lot, on peut le retirer sans bloquer toute la livraison. » Cette amplitude horaire est liée à l’export de volailles ou fruits et légumes, qui passe souvent par une massification tardive à Rennes ; et des arrivages matinaux de produits de la mer à Boulogne-sur-Mer. La grande crainte concerne l’allongement des délais. « J’ai visité le Sivep à Boulogne, c’est bien organisé, mais il y a huit places à quai, sept en parking, pour 40 à 50 camions par jour. Même si c’est fluide, c’est un stop supplémentaire. Pour les premiers départs le matin, ça va être très difficile, il faut bien anticiper sa déclaration la veille. Si tout est conforme, en un quart d’heure, ça peut être bon, mais s’il y a de l’attente, des complications, on risque de perdre une heure, voire plus. C’est déjà tendu, notamment sur le temps de conduite depuis l’Écosse, il faudra peut-être des relais pour les conducteurs. » Marc Jézéquel est moins inquiet pour la desserte de la Bretagne. « On utilise les lignes de la Brittany ferries. Portsmouth est central, facile d’accès, avec un Sivep à Ouistreham. Il y a eu des « marches à blanc » à Roscoff et Ouistreham, et ça peut bien fonctionner, car ces flux sont moins tendus que ceux de Boulogne-sur-Mer. » Sur ces trajets, Transports Mesguen est le seul à avoir les deux casquettes, transport et RDE. Heureusement que ces formalités ne s’imposent qu’en janvier, mois assez calme… « Ce sera très bien pour démarrer ! » Solène Le Roux |
Retrouvez notre dossier complet : TRANSPORT DE MARÉE : à flux tendus
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