Revenir

Thon : la CFTO décroche le MSC

Cette certification MSC reconnaît les années de travail pour mieux gérer la pêche aux thons dans l’océan Indien (DR).

 

Après une évaluation de 17 mois, l’ONG Marine Stewardship Council (MSC) a certifié la pêcherie de thon listao de la CFTO. D’après Pierre-Alain Carré, directeur général de la compagnie, cette certification est dans « la logique des choses ». Elle met en avant les bonnes pratiques des pêcheurs engagées depuis une quinzaine d’années : remise à l’eau des prises accessoires de requins et tortues, travail sur des DCP moins nombreux, non maillants et biodégradables… « Nous avons souhaité les certifier à travers un label reconnu et qui est la référence sur le thon tropical ».

Les DCP sont souvent critiqués et l’ONG Ethic Ocean affirme qu’ils sont responsables de captures de juvéniles et d’espèces accessoires parfois vulnérables. La CFTO a alerté très tôt les autorités et les Organisations Régionales de Gestion des Pêche (ORGP) sur un développement « non considéré, qui pouvait être très mauvais pour l’état de la ressource ». Aujourd’hui, l’usage de ces derniers est surveillé par des observateurs embarqués et des caméras. Margaux Favret, directrice de MSC France, explique que n’importe quelle pêcherie, quel que soit l’engin utilisé, peut éventuellement être certifiée. À ce titre, les DCP ne sont pas incompatibles avec une certification MSC : « Ce n’est pas la méthode de pêche qui fait la pêche durable, c’est la façon dont on l’utilise ». Elle juge ainsi qu’après les travaux réalisés par la CFTO sur les DCP, ces derniers ne sont pas une menace pour le stock de thon et les autres espèces dans le cadre de cette pêcherie. « Cette certification vient reconnaître des années de travail de la CFTO pour mieux gérer la pêche aux thons dans l’océan Indien », conclue Margaux Favret.

Cette certification met également en avant « un produit de qualité » d’après le DG de la CFTO, qui passe par un travail sur la saumure et la mise en froid. « Nous misons tout sur la qualité ». À terme, il souhaite que le marché suive cette tendance. Cela semble être le cas, car la CFTO a déjà été approchée par des conserveurs intéressés par cette certification. « Mais il faut que le client soit sensibilisé au label MSC ». Margaux Favret s’appuie sur une étude de marché qui affirme que 80 % des consommateurs souhaitent que les allégations environnementales faites par les marques soient vérifiées par des certifications, et souligne une réelle dynamique sur les produits MSC : entre 2019 et 2020, le volume de boîte de thon MSC consommée en France a plus que doublé ! L’attente est là, du côté des consommateurs et des distributeurs. De quoi donner espoir en termes de marché et de valorisation aux producteurs et industriels du thon.

 

Vincent SCHUMENG