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Sortie de crise avec Loire Océan Filière Pêche

L’association Loire Océan Filière Pêche veut sensibiliser à la pêche artisanale. (Crédit : Jean-Marie Le Provost)

 

370
navires dont 80 %
de moins de 12 mètres

1 200
marins et 300 pêcheurs à pied

112 M€
soit la 2e région productrice en valeur




 

Interprofession en gestation, Loire Océan Filière Pêche a permis d’amortir le choc économique du Covid-19 en Pays de la Loire. « On en discute depuis deux ans, raconte José Jouneau, président de l’organisation de producteurs OP Vendée et du comité des pêches régional. En réunissant les maillons, ça permet à la pêche de comprendre les problèmes du mareyage, et vice-versa. »

L’association, préparée avec l’aide du Smidap et soutenue par la région, sera officielle vers octobre. Mais déjà plus de trente entités sont impliquées. « On a tout de suite répondu présents, témoigne la mareyeuse Monique Lebeaupin. Il y avait un réel besoin d’organiser cette filière. Ça a pris tout son sens avec le Covid-19. »

Durant le confinement, des réunions chaque semaine faisaient coïncider au mieux apports et demandes. « Cela nous a permis d’être approvisionnés et aux pêcheurs de ne pas sortir pour rien. » Ils pêchaient par roulement, selon les besoins, montant de 36 % de bateaux actifs au cœur de la crise, à 70 % dès le 20 avril. « Ça se jouait souvent à une tonne près, relate José Jouneau. S’il en manquait les prix atteignaient des sommets, mais avec 500 kg de trop le marché s’écroulait ! Des GMS ont voulu traiter en direct mais on a réussi à préserver le tissu local. » Bien sûr la crise a eu un lourd impact : 45 % de chute en valeur du 16 mars au 17 mai, avec une perte sèche de plus de cinq millions d’euros pour la pêche et sept millions pour toute la filière, estime l’association. Mais ça aurait été pire sans ce dialogue.

Les échanges réguliers se poursuivent. Dans les objectifs : communiquer. « Les consommateurs ignorent l’importance de la pêche artisanale ici, sa diversité, constate José Jouneau. Dès qu’on quitte la frange littorale, la méconnaissance est totale. » Celle des produits mais aussi des métiers, note Monique Lebeaupin. « Le poisson ne saute pas du bateau à l’assiette, les gens ignorent tout le travail pour le préparer. » L’association pourrait mener des animations, mieux investir la GMS, explorer les opportunités en RHF pour l’offre de proximité, lancer une marque… Et « anticiper le choc du Brexit, ajoute Monique Lebeaupin. Comment s’organisera la pêche du golfe de Gascogne, avec les effets reports ? Rien n’est réglé. Se parler se révèle d’autant plus important en cas de crise. »

Solène LE ROUX

 

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