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Sole : la baisse de Tac est limitée

Le traditionnel Conseil des ministres européens qui se tient chaque année à Bruxelles, mi-décembre, autour des Tac et quotas était à hauts risques pour 2016, pour deux espèces phare de la pêche française. La filière du bar y a effectivement laissé des écailles, mais celle de la sole a évité le pire.

Alain Vidalies, secrétaire d’État français chargé de la pêche, en avait fait un sujet majeur. Le Ciem (Conseil international pour l'exploration de la mer) préconisait -37 % dans le golfe de Gascogne et -32 % en Manche-est pour atteindre les objectifs de RMD (rendement maximal durable) dès 2016. Un coup dur pour une large flottille diversifiée qui aurait pu fondre immédiatement.

Au final, ces chiffres n’ont pas été suivis, grâce à des contreparties de gestion imposées aux pêcheurs. En Manche-est, la baisse est limitée à 14 %. Une mesure assortie de zones de nurseries protégées et d’une taille minimale relevée à 25 cm. Dans le golfe de Gascogne, on perd 10 % de captures, tout en instaurant des arrêts biologiques pour les fileyeurs et des mesures techniques (hausse de maillage à 80 mm) pour les chalutiers.

« Notre objectif était de s’organiser au mieux depuis le terrain, entre OP et comités locaux, afin d’éviter la baisse drastique de 40 %, commente José Jouneau, président du Corepem. Au final, les décisions sont dangereuses et inapplicables. Trop d’aménagements ont été apportés pour que cela soit constructif. On oppose les petits et les gros, les chalutiers et les fileyeurs… Nous visons toujours un plan de gestion à terme, mais je pense qu’en décembre prochain, nous en serons au même point. Dans le golfe, 80 % des quelque 420 navires des Pays de la Loire seront impactés. La sole représente 30 % des débarquements en criée.» Et la flotte des fileyeurs est toujours considérée surcapacitaire.

Dominique GUILLOT


 

 

Deux façades, deux coups
de freins

Manche-est
-14 %
 

Golfe de Gascogne
-10 %



Dans les halles à marée de l’Hexagone,
la sole représente la seconde espèce
en valeur avec 60 millions d’euros
et la 8e en volume avec plus de 6 000 t.
Les deux principaux secteurs
de débarquement
sont les ports
de la Manche-est,
avec environ 3 000 t,
et ceux du golfe
de Gascogne, avec 3 200 t.

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