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Six pêcheurs locaux créent Crust’Opale

Fini le filet, Jonathan Delsart, président du GIE Crust’Opale, s’est reconverti à la pêche au casier. (Crédit photo : B.L.)

 

1 200
casiers, l’investissement de Jonathan Delsart :
600 pour le tourteau
et le homard, 600 pour
la seiche.

6 Le nombre d’adhérents de l’OP From Nord à s’associer pour la création de viviers collectifs à Capécure.




 

Grâce à la formation du groupement d’intérêt économique (GIE) Crust’Opale et à l’investissement dans des viviers, Boulogne part à la conquête de nouveaux marchés : ceux du homard et du tourteau. Plusieurs artisans pêcheurs au filet maillant ont diversifié leur activité et certains se sont même reconvertis. Si la sole a longtemps constitué l’essentiel de la ressource des fileyeurs de la côte d’Opale, le durcissement de la réglementation sur la pêche à la raie ou au bar ne leur permet plus de croire à la pérennité de leur métier. Fini le filet, place au casier.

Témoin, Jonathan Delsart, patron du Corentin-Lucas (12 mètres) a investi dans 600 casiers à crabe et à homard, et dans 600 autres pour pêcher la seiche en mai et juin. Avec quatre hommes d’équipage, il part chaque matin dès 2 heures relever la moitié de ses casiers au large de Boulogne, avant de débarquer, vers 9 heures, sa production promise à trois grossistes et à la vente directe à l’étal familial. Autre exemple, Christophe Marcq, à bord du Don-Lubi II, et Stéphane Pinto, à terre pour la logistique, ont investi 65 000 euros dans un vire-casier, du cordage et 400 casiers à crabe. « On va se mettre aussi au bulot », prévoit

Stéphane Pinto, fer de lance de la lutte contre la pêche électrique.
Quatre autres adhérents de l’OP From Nord se sont joints à eux pour former le GIE Crust’Opale et installer des viviers fournis par la société Emyg dans un module de la halle à marée mis à disposition par la Société d’exploitation des ports du Détroit. Objectif : pouvoir stocker et mieux valoriser leur production. Le GIE veux aussi s’ouvrir à des marchés extérieurs. Le Feamp et la région Hauts-de-France accompagnent le projet. « C’est un vivier collectif avec des bacs individuels, précise le président Jonathan Delsart. Avec une ligne pour le homard, une autre pour le tourteau. Nous mutualisons le local, l’eau, l’entretien, le transport, et nous pouvons mettre en commun notre production pour répondre à de nouveaux marchés. »

Benoît LOBEZ