Depuis août, 35 000 caisses marée 100 % PEHD sont déployées par Leclerc. L’abandon du polystyrène change les habitudes. Reportage à Lorient, chez le mareyeur Arpège Marée et le transporteur Delanchy.

Mercredi 15 septembre à 5 heures du matin, au port de pêche de Lorient, l’ambiance (nocturne) est au ballet des transpalettes, à un rythme plus que soutenu. Comme chez tous les autres mareyeurs du port, une partie de l’équipe d’Arpège Marée (groupe VivesEaux) est déjà sur le pont, pour réceptionner les arrivages de la criée de Lorient et de camions divers, et pour préparer les caisses à livrer à ses clients. Le reste de l‘équipe s’affaire à nettoyer les poissons, à glacer les caisses… Le tout dans des caisses vert flashy réutilisables, fabriquées par l’entreprise espagnole Tepsa.

Delphine Ranninger, chargée RSE (responsabilité sociale de l’entreprise), et Marine Montes, chargée de communication, travaillent toutes deux chez Scapmarée, la coopé- rative d’achat des produits de la mer des centres E. Leclerc. Elles sont venues spécialement de Wissous (siège de Scapmarée dans l’Essonne) chez ce fournisseur pour montrer la mise en caisse.

« Nous avons dû revoir une bonne partie de notre process, pour nous adapter à ces nouvelles caisses », explique Emilie Scolan, responsable commerciale chez Arpège Marée. « On arrive à 4 heures. Dès 5 heures, on commence par ces caisses PEHD. La distribution doit être plus rapide, car on met moins de caisses sur les palettes, du fait de leur poids. Il faut donc plus de palettes. On s’adapte   Ensuite, on s’attaque aux quelques poissons comme la julienne qui sont encore en caisses polystyrène, pour une question de forme. Il y a pourtant trois formats de caisses vertes. Au niveau de notre stockage et de notre tri de déchets, je pense qu’avec ces caisses réutilisables, on est plutôt gagnants   On est contents en tant que mareyeur de contribuer à ce changement positif pour l’environnement. »

Une fois les caisses vertes remplies chez Arpège Marée, direction la gare de marée chez le transporteur Delanchy à 7 h 30, toujours dans l’enceinte du port de pêche de Lorient. Christophe Fabien y accueille les palettes, épaulé par toute son équipe logistique. En tant qu’agréeur, son rôle consiste à vérifier la qualité et la fraîcheur des poissons juste avant qu’ils ne partent dans les magasins E. Leclerc. « On a dû s’adapter à l’ergonomie de ces caisses en plastique, qui est différente », souligne celui qui travaille à la logistique de Scapmarée depuis les années 1990. «

C’est par exemple plus long de fermer les couvercles, mais c’est plus hermétique. Par contre, les étiquettes de traçabilité tiennent beaucoup mieux que sur le polystyrène. Et je peux vous dire que ça, ça nous facilite grandement le travail   ». À 9 h 30, c’est bien rempli que le camion Delanchy part ravitailler les rayons poissonneries des centres E. Leclerc de l’Ouest.

Charlotte VIART et F. R-R