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SALON-L’ESE, LE RENDEZ-VOUS DE L'INNOVATION

Du 23 au 25 avril, les 25 000 visiteurs circuleront dans les allées du Seafood à l’affût de ces innovations qui peuvent booster les ventes et faire avancer la filière. Cette année, les Français ne sont pas en reste avec 7 entreprises.

Cette année le Pavillon France déménage hall 7
Cette année le Pavillon France déménage hall 7 (crédit photo : T.N.)

 

Année après année, la remise des prix d’Élite s’est imposée comme un temps fort pour la filière des produits de la mer. Obtenir un prix d’Élite est devenu une reconnaissance, celle de l’effort fourni par une entreprise pour dynamiser ses équipes, son chiffre d’affaires et même sa filière.
Un prix d’Élite donne une garantie de la visibilité auprès des acheteurs français et étrangers. Idem pour le simple titre de finaliste. Sur 87 produits en compétition, un jury d’acheteurs internationaux en a sélectionné 42 proposés par 25 entreprises venues de 10 pays. Parmi eux, 10 produits lancés par 7 entreprises de l’Hexagone. Signe d’une nouvelle dynamique dans la filière française.

Alors que la capacité d’innovation d’un secteur se mesure souvent à l’aune du nombre d’euros investis dans la recherche et le développement, le secteur des produits de la mer n’apparaît pas forcément comme le plus dynamique des secteurs agroalimentaires. Mais, comme PdM le soulignait le 27 février en introduction d’une table ronde sur l’innovation organisée par Innomer, de la CCI du Morbihan, à l’occasion d’une rencontre d’anciens élèves, l’innovation dans la filière bleue se mesure à la passion de ses acteurs, qui cherchent à mieux promouvoir et valoriser les richesses de la mer.

Le témoignage de Patrick Soisson, Pdg de la Compagnie des pêches de Saint-Malo, était à cet égard éloquent. Armateur et transformateur, le groupe malouin exploite un merlan bleu boudé par les consommateurs pour en valoriser les filets en surimi, tandis que leur pulpe entre dans la recette de produits minceur à très haute valeur ajoutée. Évoquant aussi les cabillauds et églefins portionnés et congelés bord, le capitaine de ce navire de 400 personnes et 40 M€ de chiffre d’affaires avait le même regard passionné qu’Olivier Dupuy, poissonnier, e-commerçant, mareyeur et désormais conserveur artisanal sur la Cotinière « pour valoriser les poissons de nos côtes. L’état de la ressource peut continuer à s'améliorer si elle est travaillée au moment où elle est pêchée ». Ses rillettes de chien au curry, de merlu chorizo ou de mulet graine de moutarde sont une des voies possibles de l’engagement responsable.

Est-ce une question de volumes, mais la promotion des espèces oubliées est encore peu visible à Bruxelles où les engagements dans des démarches d’écocertification s’imposent. Ainsi, Anova Seafood proposera cette année, hall 6, du cabillaud de Norvège et du saumon d’Alaska certifiés MSC aux côtés de ses panga et tilapia certifiés ASC.
La montée en puissance des écolabels dans un secteur peu marketé, comme l’exigence de transparence des consommateurs, conduit aussi les entreprises à investir dans l’innovation organisationnelle et marketing. « L'innovation consiste à comprendre les attentes du consommateur afin de lui offrir des solutions qui n'existent pas, rappelait Nicolas Masson, directeur de la société de conseil Aviso développement, lors de la table ronde d’Innomer. Pour éviter de se battre sur le seul critère du prix, il convient de bien différencier son offre, mais aussi de bien vendre la nouveauté du produit. »

Un pari pas toujours facile lorsque la nouveauté est très technique. Ce qui est le cas du superfrozen, de cette qualité de surgélation dite « sashimi », surgelé bord à -60 °C. Une vraie innovation « qui permet de limiter les risques bactériologiques et de restituer un produit de qualité, capable de voyager plus longtemps », soulignait Marc Baillart, directeur commercial des Comptoirs océaniques, autre témoin de l’événement.

D’autres techniques, comme celle de la haute pression, sont sources d’innovation et pourraient faire parler d’elles dans les allées de Bruxelles. Pourquoi pas celle du boucanage ? Cette méthode traditionnelle pour sécher poisson et viande dans les Dom-Tom devrait arriver en Métropole avec le projet Boucan’or, hébergé par Haliocap.
Enfin, Bruxelles sera sans doute le lieu pour en savoir plus sur le projet de valorisation de machoiran blanc de Guyane, par Cogumer et Adria Normandie en circulant près du pavillon France hall 7 ou encore du Hall 5, à l’occasion du cocktail organisé par le pavillon Nord – Pas-de-Calais. Innover doit rimer avec convivialité.

C. ASTRUC,
B. TARDIVEAU

Pour en savoir plus, consultez les articles suivants :

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