Réensemencer les palourdes dans le bassin de Thau ❘
Budget : 16 000 €, |
Longtemps considérées comme l’or gris de la lagune, les palourdes de Thau sont en voie de raréfaction. Un manque à gagner d’importance si l’on considère qu’en 2005, les Ruditapes decussatus,coquillages endémiques des lagunes occitanes, constituaient 70 % du chiffre d’affaires de près de 300 pêcheurs de Thau. À l’époque la production de 81 tonnes se valorisait plus de 1,2 million d’euros. L’activité s’est effondrée, captures et zones de pêche se réduisant comme peau de chagrin. La qualité de l’eau, les algues étouffantes, le norovirus des huîtres ont bien sûr été mis en cause sans que cela ne soit prouvé. Pour tenter de relancer l’activité, les professionnels ont demandé l’appui du Cépralmar - centre d’étude pour la promotion des activités lagunaires et maritimes. À l’image des opérations de repeuplement des coquilles Saint-Jacques, la prud’homie de Thau souhaitait regarnir ses plans coquilliers. « La reproduction étant maîtrisée en écloserie, le réensemencement semble une solution envisageable pour soutenir l’exploitation par pêche » estimait un rapport en 2013. Pas si simple. Après une longue recherche de financements et des difficultés d’approvisionnement pour ce naissain de palourde européenne, pour lequel deux écloseries ont jeté l’éponge, les premiers réensemencements n’ont pu avoir lieu qu’en ce début d’été. « La cause du déclin est encore inconnue, explique Jean-François Holley, du Cépralmar. Mais on veut tester les capacités de survie en milieu naturel. » Pour l’instant, les palourdes sauvages de taille commerciale, soit de 20 à 30 mm, ont été replantées sur huit secteurs, gardés secrets, de Thau. Les premières évaluations devraient avoir lieu à l’automne, en attendant de boucler la première année du cycle de vie sur place. Hélène SCHEFFER
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