Quotas 2017 : une filière avale dans l’expectative
[ 44 stocks exploités durablement] Les points positifs Langoustine + 6,7 % Merlu + 9 % dans le golfe de Gascogne Églefin + 7 % en mer Celtique (7 751 t) Sole + 20 % (1 178 t) en Manche-ouest ; Maquereau + 14 % en mer du Nord et Manche-est Lieu noir + 55 % en mer du Nord Lingue franche + 33 % en mer Celtique À suivre Raie brunette 161 t en Manche-ouest. Sole 40 t en mer d’Irlande Lieu jaune : statu quo dans le golfe de Gascogne Merlan : statu quo dans le golfe de Gascogne Le bar dans le golfe de Gascogne, où l’équilibre entre métiers devra être maintenu. Les points négatifs Cabillaud - 43 % en Manche et mer Celtique Cardine - 25 % dans le golfe de Gascogne Bar : alors qu’un moratoire était suggéré pour la zone nord (mer Celtique, Manche, mer du Nord), |
D’accord, l’issue du conseil européen des ministres de la pêche a globalement satisfait les pêcheurs français. Nombre d’OP ont salué le travail du ministre pour défendre les quotas 2017, même si des bémols demeurent. Chez les mareyeurs, les décisions prises à Bruxelles n’entraînent pas la même avalanche de commentaires alors que leur dépendance à une bonne santé des stocks est quasi aussi importante que pour les pêcheurs. « Mais plus que le détail des quotas, ce qui compte pour nous reste la part qui sera mise en criée et selon quelle régularité, indique Alan Le Venec, mareyeur. La gestion des quotas par les OP est déterminante pour nous. Heureusement, nous avons de plus en plus de discussions avec les OP sur le sujet. » Pour Stiven Gaonarc’h, des Pêcheries Celtiques, « il n’y a pas de quoi être euphorique ! Les quotas montent sur le merlu mais on a jamais eu de problème pour accéder à l’espèce. Sur l’églefin, la remontée est un signe positif mais l’an passé, c’était -40 %. Le prix de revient des filets a grimpé fortement, alors que la guerre des prix s’installe dans la marée. Bilan : c’est tout le mareyage qui est sur le fil rouge ». La colère et l’inquiétude des mareyeurs indépendants face à des marges de plus en plus faibles sont perceptibles : « Même si les quotas montent sur certaines espèces, je ne pense pas que les prix baisseront. Le merlan, par exemple, va sûrement être une espèce promotionnée. Pour répondre aux besoins en volumes d’une promotion sur le territoire national, les gros acteurs vont tout rafler. Bilan, les prix grimperont », détaille Alan Le Venec. La gestion des quotas Classé parmi les gros acteurs du mareyage français, le groupe Vives-Eaux peut « profiter pour répondre aux besoins clients d’une présence sur toutes les façades, indique Philippe Vignaud. Si les quotas sont plus faibles dans une zone, ils peuvent monter dans une autre. Globalement, ce que la France a reçu comme quotas est plutôt satisfaisant. Néanmoins, dans le détail, certaines décisions posent soucis ». Le responsable s’inquiète notamment pour ses structures boulonnaises ou normandes. « En Normandie, hors coquillages, nous dépendons de quatre espèces : seiche, bar, maquereau et saint-jacques. À Boulogne, où nous devons moderniser nos structures, nous souffrons du manque de pêche, de la faiblesse de la pêche artisanale. Mis à part l’encornet, il n’y a plus beaucoup d’espèces qui donnent du peps. Avant, il y avait la sole, bien différente et plus belle que celle de Hollande. » Chez les acteurs des grandes surfaces, l’optimisme est plus perceptible : « Je suis aussi satisfait des quotas 2017 que les pêcheurs, car la demande sur les marchés est là », indique Pierrick Lech’vien, responsable produits de la mer chez Système U. La bonne santé de la plie boulonnaise, de la langoustine et de la lotte réjouit le responsable qui pointe tout de même la mauvaise nouvelle pour le bar de pêche, « qui n’est absolument pas substituable à celui d’élevage ». Mais il anticipe déjà la mise en avant du merlu et du merlan. « Pour soutenir les prix du merlu, nous devons, en saison, être prêts à réagir vite pour organiser des promotions. Sinon, le travailler en dos serait une bonne façon pour les mareyeurs de le valoriser. Les consommateurs se laissent convaincre par la qualité. À l’inverse, sur le merlan, je crois qu’il faut tenter de le valoriser en entier, comme un maquereau ou une sardine, plutôt qu’en filets, où la concurrence avec le lieu noir existe. » Mais avant tout, le responsable se prépare à faire face aux variations des apports, à jouer la mobilité du réseau en s’appuyant sur les différentes structures du mareyage. « La concentration est un danger pour la pêche française, qui a besoin de vélocité. » Céline ASTRUC |
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