Quotas 2017 : soulagement après l’accord final, mais des points fâchent

La satisfaction se ressent davantage du côté du golfe de Gascogne que de la Manche-mer du Nord à l’issue du conseil des ministres sur les Tac et quotas. L’accord, survenu vers 1 h 30 dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14, laisse notamment amers les fileyeurs du nord qui perdent à la fois sur la sole et le bar, même si les menaces initiales ont été atténuées.

Principaux résultats

En Manche et mer du Nord, le Tac de sole de Manche-est est finalement diminué de 15 % (- 26 proposé). Mais les fileyeurs seront aussi impactés sur les limites accrues sur le bar nord : ils seront limités à 250 kg par mois. « Insuffisant », déplore le fileyeur boulonnais Stéphane Pinto, « dégoûté », car les captures accessoires sont très variables sur l’année. Les chalutiers et senneurs ont droit à 3 % de captures accessoires par jour aux dans la limite de 400 kg par mois (contre 1 % plafonné à une tonne proposé). La limite reste comme annoncé à 10 tonnes par an pour les ligneurs. Les pêcheurs bénéficieront par ailleurs de +15 % pour la sole de mer du Nord, +5 % pour le cabillaud de mer du Nord et de Manche-est, +14 % pour le maquereau, +55 % pour le lieu noir de mer du Nord, et le Tac de merlan de mer du Nord est reconduit.

En mer Celtique, la forte coupe sur le cabillaud a été atténuée de -68 à -38 %. Visiblement, les pêcheurs n’avaient pas plus à espérer, avec des stratégies des pays concernés non concordantes. Il faudra composer avec dans les pêcheries mixtes. Dans le même temps le Tac d’églefin augmente de 7 % et celui de lingue franche de 33 %. Et le merlan de mer Celtique et Manche-est augmente de 21 %.

Dans le golfe de Gascogne, c’est le soulagement quasi général, avec le statu quo sur le lieu jaune et le merlan (proposés à -20 %), et surtout le retrait du non-paper sur le bar. La Commission salue les efforts de gestion de la France, encouragée à aller plus loin. Seul point noir, surtout pour les chalutiers hauturiers : la cardine à -25 %. Et une difficulté à venir sur les échanges de quotas avec les Espagnols du fait d’une hausse de 9 % du quota de merlu nord. Comme prévu, le Tac de sole est reconduit, et celui de langoustine augmente de près de 7 %.

Pour les raies, aucune baisse de Tac, comme l’an dernier, grâce aux tendances positives des stocks. Et même des hausses de 5 et 10 %. Les quotas de raie brunette restent très faibles, mais les restrictions par marée sont supprimées. Enfin, les armements au thon tropical sont soulagés par l’adoption de la clé de répartition du nouveau quota pour le thon albacore dans l’océan Indien, telle que négociée en amont, et malgré une tentative des Espagnols d’augmenter leur part.

Solène Le Roux (le marin)

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