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Quand le saumon arrive par la mer

Détail des lignes d’abattage et d’éviscération embarquées. Le poisson est refroidi juste en dessous de 0 °C. (Crédit photo DR)

 

Début novembre, le premier navire d’abattage et de transport de saumon commandé par Hav Line arrive à Bergen. Objectif : livrer directement le poisson norvégien en accostant au Danemark. Cette nouvelle logistique, plus écologique, est aussi plus rapide que la route.

 

Capacité logistique :
100 000  t
par an





 

Amener directement des fermes du saumon abattu à bord d’un navire usine aux portes du marché européen sera bientôt possible. À l’initiative du salmoniculteur Haugland et de l’exportateur Sekkingstad, le projet Hav Line doit se concrétiser avant la fin de l’année. « Avant Noël », espère Carl-Erik Arnesen, directeur général de la compagnie Hav Line.

Les deux piliers de cette innovation logistique et industrielle sont déjà en place. Le premier en Espagne, où le navire de 94 mètres construit aux chantiers Balenciaga réalise ses premiers essais en mer. Son nom, Norwegian Gannet, fait référence à ce magnifique oiseau marin, le fou de Bassan, très bon pêcheur. « L’efficacité et la rapidité sont les fondamentaux de notre activité car ils garantissent une fraîcheur qui permet de prolonger d’une semaine la durée de conservation », souligne le responsable. Grâce à un pompage de grande capacité – 2 000 m3 par heure d’eau de mer filtrée contre les poux –, le navire aspire le poisson dans un flux continu à partir des cages. Suivent l’abattage électrique et le saignage. Les 14 éviscéreuses peuvent traiter 350 saumons par minute. Aussitôt stocké en cuves, le poisson descend rapidement en température pour être maintenu juste en dessous de 0 °C.

Toute l’eau utilisée durant la transformation est traitée aux UV et à l’ozone avant de revenir à la mer. Sang et viscères sont pompés vers des tanks dédiés. Avec une capacité d’abattage de 100 tonnes par heure, le navire peut transporter jusqu’à 1 000 tonnes de saumon. Une quarantaine de personnes travaillent à bord, dont 14 marins.

L’autre pilier d’Hav Line est le terminal d’Hirtshals, au Danemark, où le navire accoste après un voyage de 22 heures au départ des fermes situées autour de Bergen. En cours d’achèvement, l’unité d’expédition ultramoderne (9 000 m2) dispose de 13 quais d’expédition. Mais l’essentiel se passe à l’intérieur.

Pompé rapidement à partir du navire, le poisson est pesé, trié et conditionné automatiquement à un rythme de 240 pièces par minute. Le seul processus manuel est le classement du saumon en supérieur ou production. La trentaine d’employés sur place assure en grande partie la maintenance des équipements. Les six robots palettiseurs assemblent 20 coffres à la minute, relayés par cinq transpalettes robots qui chargent les camions prêts à partir vers le sud.

Par rapport à une chaîne d’approvisionnement classique des fermes jusqu’à Hirtshals, le temps gagné par Hav Line est d’environ 38 heures. Sur une base de 2,5 trajets par semaine entre la Norvège et le Danemark, l’entreprise dispose d’une capacité de 100 000 tonnes par an. Carl-Erik Arnesen met aussi en avant une empreinte carbone fortement réduite par sa logistique (lire encadré), une réduction du stress du poisson, pas de transport en vivant et donc moins de mortalités. Tout ceci a un prix. L’investissement global atteint quelque 85 millions d’euros, mais Hav Line a de solides arguments en mains. Et son patron de préciser : « Nous sommes transformateurs et logisticiens, nos clients sont des éleveurs et des exportateurs », mais demain pourquoi pas des importateurs.

Bruno VAUDOUR

 

  [ Un navire plein remplace 85 camions ]  
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Entre le Gannet qui remplace 50 camions de saumon sur les routes de Norvège, souvent difficiles en hiver, et 35 camions qui transportent de l’air avec les coffres vides de polystyrène jusqu’aux usines d’abattage le long des côtes de Norvège, le calcul est vite fait. Le transport par la mer réduit d’autant plus les émissions de CO2 que la propulsion du navire est hybride. Le concepteur de moteur, Wärtsilä, a associé l’électrique au diesel. Le système associe la gestion en économie d’énergie et l’assistance par les batteries.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Retrouvez notre dossier complet : Norvège : Indispensable, au-delà du saumon

 

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