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Qualité sanitaire : encore trop de chlordécone

(Crédit : DR)

 

[À savoir]

3 141 produits aquatiques français et importés ont été analysés en un an. Soit 5 % des 60 000 prélèvements. Une surveillance au même niveau que la filière lait et bien inférieure à la filière bovine (57 % des échantillons).

 

Les produits aquatiques sont plutôt sains. Mais la pêche présente des non-conformités sur le chlordécone et, dans une moindre mesure, sur les métaux lourds et l’histamine. La direction générale de l’alimentation (DGAL) a publié les résultats 2018 des plans de surveillance et de contrôle des denrées alimentaires. Pour les produits aquatiques, les niveaux de contamination sont globalement faibles et proches de ceux de 2017. Mais parmi les six catégories, tous produits confondus, posant problème – avec plus de 2 % de non-conformité – figurent trois fois des produits de la pêche.

Le plus fort taux de non-conformité, 16,64 %, concerne le chlordécone aux Antilles, avec 117 échantillons contaminés sur 703 en Guadeloupe et Martinique. Ils sont surtout relevés sur des langoustes commercialisées dans les communes bordant les zones d’interdiction de pêche, liées au pesticide autrefois utilisé dans les bananeraies.

La recherche de métaux lourds révèle 3,9 % de non-conformité. Les éléments traces métalliques (cadmium, plomb, et mercure surtout) ont dépassé les seuils dans 17 échantillons de la pêche sur 436, en particulier dans l’espadon. Un comité d’experts européen discute d’une révision des seuils de mercure pour les poissons prédateurs. En aquaculture, les lots sont conformes.

Enfin, l’histamine atteint 3 % de non-conformité, avec 10 échantillons contaminés sur 333. Le thon est systématiquement suivi depuis 2017, suite à une vague de toxi-infections collectives. Le plan 2018 ciblait aussi le maquereau, relayé en 2019 par la sardine, le sprat et le hareng. Les non-conformités sont faibles concernant les résidus chimiques (1,12 %), les polluants organiques persistants (0,21 %), les phycotoxines (0,15 %) et les radionucléïdes dans les poissons aux abords des installations nucléaires.

Solène LE ROUX