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Promouvoir le retour du thon rouge

Évolution des quotas

 

 

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Source : Commission européenne

 

Suite aux fortes pêches illégales des années 1990, des mesures de gestion passant par des réductions de quotas ont atténué la pression de pêche sur le thon rouge. Et l’Ifremer considère désormais le stock comme bien exploité. Les quotas remontent.

 

 

« La saison a débuté fin février et elle est satisfaisante, avec plus de thon et des prix atteignant les 15 euros/kg. Mais ils vont retomber pour arriver autour de 10 ­euros/kg », indique Bertrand Wendling, directeur de l’OP Sathoan, qui dispose de 330 tonnes de quotas pour ses pêcheurs à l’hameçon. L’autre pêcherie, celle des senneurs, que l’OP représente aussi, capte 90 % des quotas de Méditerranée et a ouvert le 26 mai pour un marché totalement différent. « Ce sont de grosses pièces d’au moins 200 kg, mises en cage à Malte, en Espagne ou en Croatie, puis abattues et expédiées au Japon », précise-t-il. Le thon des petits métiers pèse seulement quelques dizaines de kilos et est destiné au détail, en France et en Italie. « Le thon rouge fait face à une grande méconnaissance, déplore le directeur. Trois stocks existent ; celui d’Atlantique-Méditerranée est en bonne santé. Mais certains entretiennent l’idée d’une surexploitation globale. Par ailleurs, il y a confusion avec l’albacore et l’obèse, rouges aussi. Nous envoyons donc le plus de messages positifs possible. » Le premier a été celui d’une labellisation Thon rouge de ligne. Devrait suivre, dans le courant de l’été, l’écolabel français Pêche durable, si l’audit est positif ; et, pour la saison prochaine, le MSC.

Si la Méditerranée absorbe 90 % des quotas français, 10 % vont aussi aux pêcheurs de l’Atlantique. « Le boycott est derrière nous, estime David Milly, directeur de l’OP Pêcheurs d’Aquitaine. Mais le thon rouge haut de gamme reste un marché de niche. » L’OP dispose de 166 tonnes de quotas, partagés entre canneurs, ligneurs et chalutiers. Soit deux marchés différents. Le premier est très bien valorisé dans le grand sud-ouest, avec des prix autour de 12 euros/kg. L’autre est nourri par les chalutiers traqueurs de germon qui le capturent en accessoire pour une commercialisation en longe. « Le stock est désormais considéré comme étant en production maximale équilibrée, se satisfait David Milly. Les quotas sont en augmentation, mais ils ne comblent toujours pas le marché. Le prix moyen, qui ne fait que progresser,
compense. »

Dominique Guillot