Poux de mer : sur tous les fronts
Les poux de mer sont des parasites qui nuisent à la santé et à la qualité des saumons d’élevage. Les projets de lutte sont légion dans l’ensemble de la filière.
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« Le Thermolicer est une méthode respectueuse Simon Nesse Økland, de Bremnes Seashore
Le pou de mer, petit copépode protégé par une coquille, est un parasite naturel pour le saumon, sauvage et d’élevage. Logé dans le mucus ou la peau du poisson rose, il provoque chez l’animal déficience immunitaire, retard de croissance ou encore perte d’appétit. Autant de paramètres peu compatibles avec une certaine productivité dans les élevages. Dès lors, on comprend la mobilisation de l’ensemble de la filière et la multiplication des projets, non pas d’éradication, mais au moins de réduction du nombre de poux dans les cages. En Norvège, le gouvernement exige un niveau de poux en deçà de 0,5 spécimen par poisson. « Les niveaux aujourd’hui sont plus bas qu’avant, indique Simon Nesse Økland, responsable des ventes chez Bremnes Seashore. Mais les autorités ont désormais des exigences plus strictes. » La vaccination des smolts, devenue standard dans les élevages, a permis de réduire le recours à la chimie. Mais elle ne résout pas totalement le problème. Les volumes de peroxyde d’hydrogène, un pesticide, utilisés dans le pays du saumon, demeurent importants. La société Neptune Pharma, qui a développé Azasure, un produit considéré comme une version générique de Salmosan (qui contient de l’azaméthiphos), a quant à elle connu une hausse de sa part de marché (+ de 60 %) après son lancement en janvier 2014 en Norvège. L’Azasure est autorisé depuis août 2015 au Chili. Cette mobilisation globale comporte aussi des projets qui agissent dès l’amont de la filière. Ainsi, le fournisseur d’œufs SalmoBreed indique travailler la sélection génétique de ses familles depuis la classe d’âge de 2007, pour produire un poisson plus résistant aux poux de mer. Ce qui réduit les traitements en aval. La branche alimentation s’implique également. Le concepteur d’aliment Ewos travaille à 90 % pour le saumon. Sa participation à la lutte passe par la recherche sur les probiotiques, des composants fonctionnels pour améliorer la santé, prévenir les maladies et réduire l’utilisation de produits pharmaceutiques. La société norvégienne, récemment rachetée par le géant Cargill, explore la piste de l’ajout d’un produit naturel (qui reste confidentiel) dans l’alimentation. Il modifie la composition du mucus du saumon, dont le pou se sert pour identifier et sélectionner le poisson, afin d’empêcher ce dernier de s’y fixer. Ewos estime que ce procédé fonctionne d’ores et déjà à 50 % et a investi 6,5 millions d’euros dans un centre de recherche de pointe au Chili. Dans les élevages eux-mêmes, on note le recours de plus en plus fréquent à des poissons nettoyeurs, des labres, associés aux saumons dans toutes les cages. Plus technologiques, des lasers, guidés via un système de caméra immergée, détectent les poux et les éradiquent. L’effet de l’eau chaude sur les poux a été découvert dans le milieu des années 1990. En septembre 2014, Bremnes Seashore réactivait un projet lancé par la société Steinsvik : une méthode de pompage de poissons avec passage par une chambre remplie d’une eau à 30-34°C, en continu et avec un contrôle de la température et du temps d’immersion. Elle est aujourd’hui passée au stade opérationnelle dans les fermes d’élevages. Dominique GUILLOT
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