Pour s’installer Marnostra mise sur le crowdfunding
Le financement participatif est à la mode. Peu répandu dans le secteur ostréicole, il peut donner un coup de pouce à ceux qui veulent s’installer, comme David Cier, gérant de Marnostra.
Le négoce en complément Pour compléter son activité |
S’installer dans la conchyliculture n’est pas aisé et les difficultés s’accentuent lorsque l’on n’est pas du sérail et que l’ambition nécessite d’importants financements. Pas de quoi refroidir David Cier soutenu, depuis 2014, par Emmanuel Fatout, amorceur d’idées. En deux ans, le jeune entrepreneur a peaufiné son projet, entouré de gens d’expérience dans le secteur, à l’instar de Jean-Marc Deslous-Paoli, ancien directeur de l’Ifremer et du Cepralmar. Il a pris le temps de se former et d’obtenir les certificats lui permettant de naviguer et de devenir exploitant conchylicole. Depuis février, le projet est au point, le dossier pour obtenir une concession pour 24 filières en Méditerranée est passé en commission, le local de mareyage et de négoce à rénover est trouvé. Reste le financement. Pour collecter une partie des 2,2 M€ d’investissements nécessaires à la concrétisation du projet global, Marnostra a ouvert 20 % de son capital à des investisseurs extérieurs, sur la plateforme de crowdfunding Spark-up, proposant une contrepartie de 3 % l’an pour tout investissement de 1 000 à 10 000 € ; autre option, une prise d’actions, avec rémunération de 3 % l’an, pour ceux qui placeraient entre 10 000 et 400 000 €. D’une durée extrêmement limitée, du 22 février au 10 avril 2016, la campagne de levées de fonds est « un demi-échec. Nous avons presque obtenu les 400 000 € désirés, mais pas totalement. La logique veut que dans ce cas, on rembourse tout. Ce que nous avons fait. Mais j’avais été en contact avec chacun des investisseurs et les 23 plus importants ont décidé de rester dans le projet », explique en toute transparence David Cier. Début août, les 400 000 € attendus sont là et devraient encourager les banques à suivre dès l’automne, « d’autant que nous avons phasé le projet. La phase 2, la plus gourmande en capitaux puisqu’elle prend en compte la fabrication d’un catamaran atelier, ne débutera que dans trois ans ». L’homme souhaite pouvoir démarrer la production d’huîtres et de moules dès 2017. Avec des cycles courts, il espère produire 147 t de coquillages, pour lesquels il commence déjà à construire une image, en profitant de la plateforme de crowdfunding Kiss kiss bank bank pour l’aider à financer la finalisation de l’identité visuelle… « C’est aussi un moyen de promouvoir notre projet. L’huître de pleine mer fait rêver. » Céline ASTRUC |
[ Les points forts du projet Marnostra ] ◗ La diversité des espèces : huître creuse affinée en pleine mer dans des lanternes japonaises, huître plate, moule méditerranéenne sur filières, protégées des prédations par des filets rigides, et pétoncle noir. Les élevages sont prévus par cycles de 4 à 6 mois tant pour les huîtres que pour les moules achetées à une taille de 4 cm. ◗ Des techniques de récoltes et de travail innovantes : un catamaran atelier. Une première étude d’architecte navale a été réalisée. Objectif : maximiser les jours de sorties en mer. Un bras robotisé d’assistance aux récoltes qui permet de ne pas soulever les filières hors de l’eau. Ce bras devrait être assisté par un robot sous-marin, équipé d’une caméra. |