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Plan de relance : des opportunités pour la filière halieutique

Dans le plan de relance, 50 millions d’euros sont directement fléchés vers le secteur de la pêche et de l’aquaculture, qui a souffert de la période du confinement. (Photo : L.F.)

 

Entre ses volets maritime, agroalimentaire et transversal, le plan gouvernemental France Relance offre des financements à la filière pêche et aquaculture.

Le gouvernement a dévoilé en septembre son plan France Relance, affiché à 100 milliards d’euros, mais en y intégrant des investissements déjà prévus. Cela comprend un volet maritime annoncé à 650 millions d’euros, avec pour l’instant 200 millions fléchés pour le soutien et le développement de l’économie portuaire, et 50 millions pour les filières pêche et aquaculture. Une somme qui, selon le ministère de la Mer, accompagnera « tous les maillons » pour renforcer la sécurité alimentaire en préservant les ressources, avec des actions engagées entre 2020 et 2022. Ce volet maritime comportera aussi des actions en faveur de l’attractivité des filières maritimes, la formation et l’emploi. Le Cluster maritime français a salué ce plan « exceptionnel et ambitieux ».

Autre volet intéressant la filière des produits de la mer, le plan prévoit une enveloppe de 3 milliards d’euros dédiée aux TPE et PME de l’agroalimentaire. Selon l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), « ce soutien massif répond à l’urgence pour nombre de TPE-PME et ETI (établissements de taille intermédiaire), notamment les plus touchées du secteur de la restauration hors domicile, de restaurer leur trésorerie ». L’agroalimentaire figure aussi parmi les secteurs identifiés comme stratégiques, éligibles au fonds de soutien à l’investissement de 100 millions d’euros, afin de moins dépendre de fournisseurs extra-européens. L’Ania se félicite de cette reconnaissance. « Ces crédits contribueront à renforcer la résilience du secteur. »

BPI a aussitôt ouvert un appel à projet jusqu’au 17 novembre, avec instruction et sélection au fil de l’eau, pour assurer la souveraineté alimentaire de la France. Il s’agit de renforcer l’autonomie des filières, augmenter la création de valeur en France, redéployer des capacités de production… Le taux d’aide peut atteindre jusqu’à 80%. Les produits à base d’algues, poissons, crustacés et mollusques sont bien sûr visés, mais aussi les emballages alimentaires vertueux : à base de biomatériaux, mono-matériaux en plastiques recyclables, ou simplement en verre, acier et aluminium.

Enfin, toute l’économie peut s’insérer dans les dispositifs transversaux : baisse des impôts de production, dispositifs de sauvegarde de l’emploi, fiscalité et financement des entreprises, souveraineté technologique et résilience, technologies vertes, maîtrise et diffusion du numérique, décarbonation de l’industrie… L’Ania estime que l’enveloppe de 30 milliards d’euros destinée aux transitions écologique et numérique « devrait permettre aux entreprises de l’alimentation d’accélérer la modernisation de leur process de fabrication, d’augmenter leurs investissements pour répondre aux exigences environnementales ». Avec une incitation donnée aux circuits courts qui « correspond à l’engagement du secteur agroalimentaire sur le temps long ».

Reste à se saisir pleinement de ce plan pour y faire rentrer les projets déclinés par la filière dans son Pacte de relance halieutique remis au gouvernement cet été.

Solène LE ROUX