PETITS PÉLAGIQUES : LA FRANCE PRODUIT PEU MAIS CONSOMME
« En 2011, la production française de petits pélagiques s’élevait à 61 800 tonnes, soit 0,2 % de la production mondiale, atteignant le niveau le plus bas depuis 60 ans » après avoir atteint le double entre 1950 et 1975. Si les poissons bleus sont de loin les plus pêchés au monde, avec 32 millions de tonnes en 2011, soit un tiers des captures mondiales, la France en est donc un petit acteur, souligne FranceAgriMer (1).
Cinq espèces font la quasi-totalité du volume de la production hexagonale : 23 000 tonnes de sardine, 15 400 tonnes de maquereau, 10 800 tonnes de hareng et 12 600 tonnes d’anchois et chinchard. Quelque 35 000 tonnes de cette pêche issue principalement de bolincheurs et chalutiers pélagiques sont vendues en criée, surtout à Boulogne-sur-Mer, Douarnenez, Saint-Guénolé, La Turballe, Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Lorient. Le volume restant, lui, est vendu sous contrat.
En France toujours, la majorité des petits pélagiques sont destinés au marché de la conserve. Celle des sardines et maquereaux progresse (respectivement +21 % et +16 %, en volume, sur 5 ans) malgré une érosion globale du marché (-19 % en volume). En 2012, les 17 conserveries en France ont utilisé 63 800 tonnes de poisson (pour 54 200 tonnes de conserves), dont 16 600 tonnes de sardine et 24 000 tonnes de maquereau.
Ces entreprises doivent jongler avec un prix des matières premières en forte hausse depuis 10 ans : + 30 % pour la sardine congelée d’import (à 0,99 €/kg) ; x 3,5 pour le maquereau frais (à 1,86 €/kg) ; et x 2,7 pour le maquereau congelé (à 2,15 €/kg). Mais le prix des boîtes de sardines et maquereaux n’a, lui, crû que de 17 % et 39 %. On les trouve autour de 8 à 9 €/kg, comme le hareng souvent fumé et mariné (rollmops). L’anchois, en majorité salé en semi-conserve, se vend beaucoup plus cher, à plus de 19 €/kg.
Enfin, les échanges commerciaux des petits pélagiques ne jouent pas en faveur du déficit commercial français. En 2012, la France a ainsi importé près de 81 700 tonnes de poisson bleu, pour 230 millions d’euros. Et en a exporté 23 500 tonnes, pour 50 M€. Les achats français portent sur les conserves (38 % du volume) et surtout sur des produits bruts nécessaires à la transformation (58 %).
S. LE ROUX et A.-L. GROSMOLARD
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