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Pêche responsable : qui dit mieux que Chancerelle ?

Chancerelle coche toutes les cases pour une politique d’approvisionnement au-delà du standard du marché.

 

41 500 t
de poissons achetés par an.


157 M€
de chiffre d’affaires en 2019.


2 300
salariés dont 800 en France.


3 usines
dont deux
à Douarnenez
et une au Maroc.









 

La conserverie Chancerelle sort le grand jeu : un logo Pêche responsable, qui ponctue une démarche entamée il y a vingt ans. En 1999, elle créait Phare d’Eckmühl pour les réseaux bio. En 2008 elle adoptait largement le MSC, et en 2014 elle signait une charte d’engagements. Sa politique d’achats responsable, entamée en 2015, a été améliorée en 2019.

Celle-ci s’appuie sur quatre piliers : qualité des produits, gestion des ressources marines, exigences sociales et transparence. Déclinés en 36 critères notés de -2 à 2, ils constituent un cahier des charges évolutif. Il faut dépasser 0 sur chaque pilier, ce qui veut dire aller au-delà des pratiques standard du marché, et atteindre 0,5 sur la gestion des ressources, pour voguer de conserve avec la marque. Bureau Veritas a aidé à établir la grille et veille à son respect.

Quelques exemples pour saisir où sont les plus. Jean-François Feillet, directeur qualité, cite la prévention des risques sanitaires sur le thon en privilégiant les certifications ERx sur les longes de thon congelé et IFS ou BRC pour la transformation. Pour le pilier ressource, l’état du stock est un critère qui compte double. Plus spécifique, il s’agit pour l’albacore de privilégier le thon de canne ou ligne noté +2, alors que la palangre écope d’un -2 à cause de ses prises accessoires.

Sur le plan social, Chancerelle s’appuie notamment sur les listes Amfori BSCI (pavillons et pays à risque), le risque d’esclavage, le travail des enfants… « Si la note est faible, des audits sont menés pour vérifier la capacité des fournisseurs à prendre en compte le risque. » Enfin, la transparence comprend le risque de corruption, avec la Lybie à -2, selon l’Index Transparency International. Maldives, Équateur et Nigéria sont à -1. « Pour contrebalancer, l’entreprise fait la chasse aux intermédiaires, aux faux certificats et vérifie les débarquements. » Le transbordement ou un carton jaune européen sont éliminatoires.

Solène LE ROUX.

 

[ Les conserves arborent le logo pêche responsable]

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La grille s’impose à tous les achats mais ne s’illustre que sur une partie de la gamme Connétable et les produits Phare d’Eckmühl. Le logo bleu évoque l'écolabel MSC. Et il peut être une alternative, par exemple pour la sardine de bolinche. La société ouvre sa démarche à d’autres acteurs du marché, sans contrepartie financière. « Elle rétrécit les possibilités de sourcing et induit des surcoûts, prévient le directeur, Jean Mauviel. L’écart va de 5 à 10 %. »

 

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