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Nouvelles ambitions à Brest

Après 10 mois de travaux et 5,1 M€ d’investissements, la criée de Brest espère attirer plus de pêcheurs. Tout est mis en place pour préserver la qualité de leurs apports jusqu’à ce qu’ils arrivent aux acheteurs.

Ronan Floch et Jean-Christophe Cagnard, directeur d’exploitation et président de la criée de Brest.(crédit photo : DR)

◗ De janvier à septembre 2015,
les volumes passés sous
les criées françaises ont baissé
de 4,9 % mais les prix moyens ont progressé de 12,2 %, s’établissant
à 3,30 €/kg.

◗ Sur la même période, Brest a vu ses volumes baisser de 3,9 %
Le prix moyen a atteint 4,80 €/ kg, en hausse de 9 %.

Source : FranceAgriMer/RIC

 

Les apports de pêche, en Bretagne comme en France, n’ont eu de cesse de se réduire, mettant en péril l’équilibre financier des criées. Si certaines ont fermé leurs portes, d’autres comme Brest ont choisi d’investir pour retrouver une certaine rentabilité. « Les criées ont des missions de service public, elles sont des outils indispensables de l’aménagement du territoire. Elles ne sont pas destinées à faire beaucoup de bénéfices mais, en ce qui concerne Brest, la criée est rentable », indique Jean-Christophe Cagnard, président de la criée et vice-président de la CCI de Brest en charge des ports. « Notre stratégie n’est pas le volume, mais de garantir aux pêcheurs et aux acheteurs la qualité des débarques afin d’attirer du monde. »

Pour y parvenir, « le tri, la pesée, la mise sous glace sont réalisés par nos 11 salariés, dûment et longuement formés, indique Ronan Floch, directeur d’exploitation de la criée de Brest. Ils sont les yeux des acheteurs et, au-delà des critères B, A, E, etc., ils ajoutent des commentaires, donnant, par exemple, le nombre de poulpes ou d’ormeaux dans les lots. »

Pour autant, les pêcheurs peuvent débarquer à tout moment pour pré-peser et trier leurs captures. Un sas côtier, accessible 24h/ 24 et 7 j/ 7, a été prévu. Il dispose d’une chambre froide de 3 tonnes pour les poissons et d’un brumisateur pour les coquillages et crustacés. Des capacités de stockage qui complètent celles de l’unité de réception des produits bruts, équipée, en sus, de viviers alimentés par de l’eau de mer. « Nous disposons d’un agrément pour expédier les coquillages. Bientôt, nous serons autorisés à les purifier. Des services qui convaincront peut-être les pêcheurs à pied de mettre leurs captures aux enchères », poursuit Ronan Floch.

À terme, avec la mise en place d’un quai de débarque plus long et dédié à la pêche, la criée de Brest espère attirer plus de bateaux et notamment des chalutiers, « dont les sorties en mer ne dépasseront pas la semaine », précise Jean-Christophe Cagnard. Une partie des apports se fait par la route.  La Société de la criée de Brest, en charge de la halle à marée depuis le 1er janvier 2015, se charge de la ramasse dans les petits ports tels Le Conquet.

Ces nouveaux volumes attireront-ils plus d’acheteurs ? « Difficile de le savoir, les inscriptions se font auprès de l’Abapp. Mais nous espérons que ces volumes et le contrat de confiance que nous signons avec les acheteurs, en soignant la qualité du tri et des produits, permettront de faire grimper le panier d’achats des clients existants. » Pour faciliter les achats à distance (90 % des ventes), la criée de Brest a investi dans de la fibre optique. Le réseau Internet ne sera plus saturé !

Céline ASTRUC

 

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