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Mutual Food, des coûts logistiques réduits

Mutualiser sa logistique est loin d’être une idée neuve, mais des progrès restent à faire, notamment dans l’alimentaire. L’entreprise familiale Mutual Logistics en fait un service marketé pour l’ambiant et le surgelé.

 

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[ Le service Mutual Food ]

L’idées
Offrir un service de logistique et de transport mutualisé et collaboratif aux entreprises de l’agroalimentaire – conserves et surgelés –, PME en tête, pour synchroniser et expédier leurs produits vers la GMS en camions complets et répondre aux cadences d’approvisionnement requises, même lorsque les ventes en rayon sont faibles.

L’atout de l’offre
Un prix unique à la palette toute France par réseau d’enseignes et donc la baisse des coûts de transport de 10 à 20 %, une réduction des coûts d’entreposage.


Les services associés
Réception et agréage, préparation de commandes, expédition, empotage, portage de stocks… ; transport avec des navettes amont national ou Europe et des navettes aval multi-enseignes depuis les sept sites du groupe.
Pour optimiser les coûts d’entreposage et de transport, Mutual Logistics utilise la GMA ou la gestion mutualisée des approvisionnements et gère le renouvellement des stocks.

 

“L’objectif de la mutualisation :
réduire les coûts de transport
de 10 à 20 %. ” ”

Naïm DENIS
Responsable marketing
et développement Mutual Logistics


 

La mutualisation du transport et de la logistique dans l’agroalimentaire alimente les réflexions depuis au moins une décennie. Fondée fin 2007 par Vincent Denis, ancien directeur supply chain de Carrefour, Mutual Logistics l’a mise au cœur de son concept. « Les coûts de transport pour les PME de l’agroalimentaire sont estimés à près de 10 % du chiffre d’affaires d’une entreprise. La mutualisation, en permettant d’organiser des départs de camions pleins seulement, permet de réduire ses dépenses de 10 à 20 % selon les organisations », chiffre Naïm Denis, directeur marketing et développement du groupe Mutual Logistics.

De son côté, le réseau d’échange et de réflexion ECR, rassemblant industriels, distributeurs et prestataires logistiques, évoque des économies substantielles en litres de gasoil, de rejets de CO2, d’entrepôts intermédiaires… si tous les magasins d’une même zone logistique étaient approvisionnés par un entrepôt régional – multifournisseurs, multidistributeurs – selon les contraintes de chaque rayon ou de chaque catégorie de produits. Des économies bonnes pour la planète et pour tous les acteurs de la supply chain. Reste à savoir comment elles seront réparties entre les différentes parties prenantes. Et c’est peut-être là le grand frein au déploiement de la mutualisation logistique et du transport.

Néanmoins, alors que la grande distribution cherche à limiter les stocks en magasins, exigeant alors une hausse de la fréquence des livraisons pour limiter les ruptures en rayons, Naïm Denis veut croire au succès de l’offre Mutual Food. « Dans l’agroalimentaire, le nombre de PME et d’ETI est important. Elles ne peuvent pas supporter les coûts de ces exigences de livraisons seules. » D’autant qu’au moindre problème, elles doivent supporter des pénalités.

En rachetant la société Logismark, à Orléans, et son entrepôt de massification de produits à température ambiante de 34 000 m2, Mutual Logistics permet à une centaine de fournisseurs agroalimentaires dont Nautilus, Fimco (fournisseurs de conserves de produits de la mer pour Carrefour, Cora, Match, U, Dia, Auchan) de profiter de tarifs « camions pleins » pour leurs livraisons vers les plateformes d’éclatement d’Auchan, Simply, Aldi, Système U et peut-être bientôt Carrefour.

« Nous proposons un tarif unique à la palette toute France via ce réseau d’enseigne », indique Naïm Denis. S’il peut varier en fonction des enseignes à desservir, ce tarif unique « compris entre 25 et 40 euros est compétitif, puisque l’on est parti du principe que nous partions à plein, c’est-à-dire 33 palettes », précise le responsable. « La plupart du temps, les transporteurs proposent des tarifs dégressifs en fonction du nombre de palettes à livrer. »
Concrètement, une PME livre par camions complets puis stocke chez Mutual Logistics ses produits. L’entreprise se charge de la préparation des commandes – multifournisseurs – des enseignes, réalise s’il le faut la mise en box et livre les plateformes d’éclatement des enseignes. Ces dernières livrent les magasins. Pour l’heure, le service n’est disponible que pour les produits à température ambiante. « Pour le surgelé, secteur dans lequel nous avons fait nos débuts, nous pourrions très vite le proposer à partir d’Attignat (Ain), indique Naïm Denis. Le frais, nous n’y toucherons pas, des solutions performantes existent déjà. De plus, la solution nécessite la présence de stocks tampon difficiles à avoir dans le frais. »

Néanmoins, pour rendre son offre encore plus performante dans le sec et séduire notamment les acteurs des conserves de poissons, Mutual Logistics devrait ouvrir d’ici septembre prochain d’autres entrepôts à Honfleur, Cholet, Roye, Beaune, Montauban et Orange.


Céline ASTRUC

 

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