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Matorka : l’aquaculture New Age

Remplissage des premiers bassins alimentés en eau douce ou en eau de mer. et Arni Pall Einarsson, directeur des opérations chez Matorka, présente un bel omble chevalier.

 

Émergeant du sol islandais à Grindavík, les six grands cylindres de béton, alimentés en eau par gravitation,
sont au cœur de la nouvelle ferme en circuit recirculé de Matorka.

 

[À savoir]

Le tour de table
de Matorka se compose d’investisseurs islandais
et néerlandais,
le siège
de la holding est
en Suisse.


 

La première tranche de travaux s’est achevée avant l’été pour un montant de 8,2 millions d’euros et les premiers abattages d’ombles chevalier auront lieu en septembre. Un vrai défi pour Arni Pall Einarsson qui pilote les opérations : « Ici nous avons de l’eau à foison, avec la possibilité d’alterner eau douce, pour l’omble chevalier et eau de mer pour le saumon. Dans un premier temps, la ferme pourra produire 1 500 tonnes, réparties par moitié entre ces deux espèces. »

Grâce à la géothermie, la température de l’eau est idéale. Les technologies, en partie américaines et allemandes -Linde-, permettent de contrôler les autres paramètres : oxygène, salinité et courant. Un système de filtration biologique et mécanique autorise la recirculation partielle de l’eau, pompée dans un forage à 15 mètres.

« Mis en station de quarantaine pendant deux à trois mois, le saumon, à 200 g, est transféré dans les tanks. En milieu contrôlé à terre, le cycle est plus court : deux ans au lieu de trois, de l’œuf à l’abattage. Pour l’omble chevalier, le cycle est de 20 mois », note Arni Pall Einarsson qui a travaillé auparavant en aquaculture au Chili, au Mexique et en Norvège.

La salmoniculture en circuit recirculé est intensive. Chez Matorka les densités peuvent monter jusqu’à 80 kg /m3 avec l’omble. Le poisson s’exporte à bon prix vers les États-Unis, son principal marché : « autour de 6,70 €/kg FOB, soit un peu plus cher que le saumon. »

Bruno VAUDOUR