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L’HUÎTRE MARCHANDE MEURT AUSSI

Contrairement à la casse d’origine virale sur les juvéniles, l’attaque estivale sur des lots d’huîtres adultes vient d’une bactérie. Les pertes sont parfois importantes mais il est difficile d’en connaître l’impact sur les cours.

Comptage des mortalités cet été sur les parcs à Arcachon. La Normandie accuse aussi des pertes parfois élevées. (crédit photo : L.FA.)

 

C’est l’élément nouveau de cette rentrée, les mortalités estivales touchent des lots d’huîtres de taille marchande dans des proportions anormales. Jusqu’à présent, les pertes concernaient des lots lors de passages en bassins, cette fois, le problème touche des huîtres adultes qui n’ont pas été manipulées. Identifié par l’Ifremer, l’agent pathogène est une bactérie : Vibrio æsturianus, détecté en grande quantité dans les mollusques morts. Les conditions climatiques de cette année, avec un printemps pluvieux et un été chaud, auraient fragilisé les mollusques, du coup plus sensibles à l’activité de cette bactérie déjà présente en 2012.

Les pertes sont parfois très lourdes, entre 40 et 70 % relevés sur des lots dans le bassin d’Arcachon. Les mortalités sont fortes également en Normandie. Tandis que la Bretagne nord, la Méditerranée et les Pays de la Loire semblent plus épargnés.

Selon les premières observations, les huîtres triploïdes résisteraient moins bien que les diploïdes. Mais il faut attendre, la sortie des parcs en vue des expéditions, pour dresser un bilan plus précis des pertes en volume et du type d’huître touché. La direction des Pêches maritimes et de l’Aquaculture a lancé une enquête dans tous les bassins pour mieux caractériser le phénomène sur les huîtres adultes.

Du côté des juvéniles, les mortalités se poursuivent pour la sixième année consécutive. L’herpès virus OsHV-1 µvar a repris du service avec la remontée des températures à partir de 16 °C. L’ampleur de la casse diffère, comme les années précédentes, d’une zone à l’autre, sans distinction significative entre les triplo et les diploïdes.

Depuis que les petites huîtres meurent en masse en été, la production ostréicole est passée de 130 000 tonnes annuelles à environ 80 000 tonnes. Cette chute importante a fait grimper les prix et, jusqu’à présent, les ostréiculteurs ont maintenu leur activité en jouant sur la qualité d’une huître travaillée à moindre densité, avec de bonnes pousses. Aujourd’hui, les stocks sont faibles et la profession voit sa marge de manœuvre diminuer au rythme des pertes sur les tailles commerciales. Sauf si le consommateur d’huître accepte de nouvelles hausses de prix. Rien n’est moins sûr.

 

B.VAUDOUR

 

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