LES UN AN DE PAVILLON FRANCE
La marque des produits de la pêche française fête son premier anniversaire. L’occasion pour France Filière Pêche et son président de faire le point sur les missions de cette association construire comme une interprofession.
Lancer une marque pour défendre la pêche française dans les rayons marée des grandes surfaces comme dans les poissonneries n’avait rien d’évident. D’abord parce que les étals ne sont pas des espaces très « marketés », ensuite parce qu’il fallait disposer de volumes pour devenir visible. Pas simple lorsque l’on sait que la consommation des produits de la mer dépend à plus de 70 % de l’import. Enfin, parce que la relation des Français avec les produits de la mer et notamment les poissons n’est pas toujours très simple, tant ils sont réputés chers et complexes à cuisiner.
Premier bilan pour la marque
« Plusieurs enquêtes nous montrent que la marque Pavillon France est bien ressentie par le public, confie Gérard Higuinen, président de France filière pêche. Mais nous devons reconnaître qu’elle n’est pas encore assez visible sur les étals ». Les raisons sont diverses, mais l’homme reconnaît qu’il va falloir convaincre les chefs de rayon marée et les poissonniers de s’impliquer, de demander la marque beaucoup plus qu’aujourd’hui grâce à la multiplication des animations en magasin et à l’envoi d’ambassadeurs de la marque auprès de ces professionnels. « Là où la marque était visible les petits poissons, ceux qui sont mal valorisés en général, se sont mieux vendus », poursuit le responsable. En parallèle, le message de la marque devrait légèrement se modifier pour insister sur l’origine France plutôt que sur la diversité des pêches avec le « Vous allez vous étonner ». Enfin, l’idée d’amener la marque dans la restauration fait son chemin. « Nous menons des tests entre des grossistes et des enseignes de restauration collective, comme API » précise Gérard Higuinen.
Côté pêche : aide à la sélectivité
Cela dit, résumer le succès de France Filière Pêche à celui de la marque, dans un contexte économique difficile, serait injuste. « Les échanges au sein de FFP restent toujours aussi importants et constructifs » souligne Gérard Higuinen. Il s’agit bien d’aider les pêcheurs à se moderniser, pour améliorer la qualité des pêches, la sélectivité des engins, connaître la ressource…
1 650 bateaux ont adhéré à FFP, sur les moyens qui leur seront accordés, 20 % seront investis pour la qualité. « Aider à financer des tables de tri, des aides aux glaçages… est une façon d’investir dans la marque Pavillon France comme dans la lutte contre les rejets ». En parallèle, des moyens supplémentaires seront consentis sur les questions de gestion de ressource.
3 millions d’euros pour 2013.
Pour les projets présentés et portés par les organisations de producteurs en 2013, FFP a décidé d’allouer 3 millions d’euros d’aides en tout. Le projet Bargip vise à mieux connaître les migrations des bars en équipant de balises 1 500 individus. De son côté Pêcheurs de Bretagne a sollicité des aides pour mieux évalué les stocks de lotte et de cardine, mais aussi pour financer des tests pour améliorer la sélectivité de 8 chalutiers hauturiers. Le comité régional des pêches du Languedoc Roussillon recevra lui des fonds pour mener des actions de pêche sélective sur l’anguille, le musée de Concarneau pour savoir s’il existe une ou plusieurs espèces de lieu jaune, rouget barbet entre les stocks de la mer Celtique et ceux du Golfe de Gascogne. En Méditerranée un projet pour améliorer la sélectivité des palangriers de thon rouge sera soutenu…
Autant de projets que le FEAMP – Fonds européen d’aide à la pêche – ne jugerait pas prioritaire pour recevoir des aides et qui sont pourtant d’importance pour les pêcheurs français.
C. ASTRUC
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