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Les professionnels misent sur le pin’s en Normandie

À qualité égale, un produit pin’sé se vend en moyenne 40 à 70 centimes plus cher au kilo. Ce différentiel peut monter à 1 €/kg pour le turbot. (Crédit photo : L.F.)

15tonnes de produits de la mer sont pin’sés chaque année
en Normandie.

91 %
des acheteurs n’enlèvent jamais
le pin’s.

 

 

« 100 % des acheteurs sont satisfaits par les produits pin’sés », déclare Arnauld Manner, directeur de Normandie Fraîcheur Mer (NFM). Le groupement, qui réunit pêcheurs, criées et mareyeurs de Normandie, a conduit une enquête auprès de 35 acheteurs dans les criées de Port-en-Bessin, Cherbourg et Granville. Les poissons débarqués dans ces halles à marée bénéficient depuis trois ans d’un pin’s NFM/Pavillon France qui a pour objectif de mettre en valeur les pièces de qualité extra issues de la pêche locale. Un avantage pour la Normandie, seule région à bénéficier de ce partenariat en raison de l’absence de structure comme NFM dans le reste de la France.

Le volume de produits étiquetés reste encore faible, environ 15 tonnes par an réparties sur sept espèces : bar, barbue, cabillaud, dorade, lieu, saint-pierre et turbot. Pas de quoi contenter tous les amateurs, mais la démarche est coûteuse. France Filière Pêche finance à hauteur de 10 centimes d’euros par kilo le pin'sage des produits. Une fois pin'sé, le poisson peut se vendre jusqu’à 1 euro plus cher au kilo, à qualité égale, qu’un poisson sans étiquette, mais le bénéfice pour la criée reste trop faible pour investir davantage dans ce procédé. « Les acheteurs demandent davantage de quantités et aimeraient voir s’étendre la démarche à d’autres espèces, poursuit Arnauld Manner. C’est notre objectif. Mais pour certains poissons comme la sole, mettre un pin’s est plus complexe que pour un bar et surtout prend plus de temps. »

Tout en cherchant à valoriser une plus grande diversité d’espèces de ses côtes, le groupement Normandie Fraîcheur Mer travaille également pour étendre cette démarche de qualification et de pin’sage dans les criées de Dieppe et Fécamp d’ici à 2020. Pour participer à ce développement, Dora Lespérance est arrivée en janvier à la criée de Dieppe en tant qu’animatrice qualité.

Guillaume JORIS