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Les mareyeurs demandent un plan de recapitalisation

Les mareyeurs valorisent près de 70% des ventes en halles à marée. Ici, vente à la criée des Sables d’Olonne. (Photo : archives Solène Le Roux)

 

Face à la situation économique alarmante de ses adhérents, l’Union du mareyage français (UMF) réclame un dispositif de recapitalisation des entreprises.

« Si 70% des mareyeurs restent aujourd’hui actifs à l’achat sous criée, le niveau d’activité moyen en chute de 80 % ne permet plus d’assurer la rentabilité des entreprises », alerte l’UMF. Au-delà des difficultés de trésorerie, l’organisme craint des faillites en cascades. « Les problèmes de trésorerie sont en partie résolus avec la mise en place du chômage partiel, les prêts garantis et les reports d’échéances bancaires, observe Peter Samson, secrétaire général de l’UMF. Mais il faudra payer un jour. La grande inquiétude est sur le moyen terme. Ce qui se dégrade, c’est le haut de bilan, la rentabilité en fin d’exercice comptable. Dans ces cas-là, on n’a pas beaucoup de choix, on licencie, on ferme boutique ou on recapitalise. Nous demandons donc des subventions efficaces pour sauver les entreprises, avec un apport en fonds propres de l’État. » Le plan de sauvetage national du mareyage sollicité par l’UMF nécessiterait environ 30 millions d’euros de recapitalisation des entreprises, pour sauver ce secteur comptant 480 entreprises et 10 700 salariés, surtout des TPME littorales.

Ce plan présenté mercredi 22 avril par Frédéric Toulliou, président de l’UMF, au ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, a reçu un accueil attentif. L’UMF évoque « des premiers échanges constructifs » et attend d’urgence un arbitrage favorable. Pour l’UMF, « ce mécanisme est jugé seul efficace en vue d’éviter les faillites massives d’entreprises, d’autant plus inquiétantes dans la perspective du Brexit ». Un dispositif à priori inédit, et jugé intéressant par la direction des pêches maritimes.

L’UMF a aussi mis en place une remontée de ses adhérents sur l’obtention de prêts garantis par l’État, car certains déplorent la frilosité des banques. L’organisme pourra établir un état des lieux neutre et alerter les autorités.

Solène LE ROUX