Les impacts de l’éolien offshore sur le homard
Le projet Species, mené par France Énergies Marines et l’Ifremer, ausculte le comportement du homard exposé aux champs électromagnétiques.
D’une durée de trois ans (2017‐2020), le projet Species bénéficie d’une aide financière de l’État, de France Énergies Marines et de la région Bretagne. |
Avec l’installation des premiers parcs éoliens offshore en France, les études d’impact sont au cœur des préoccupations, notamment celles des pêcheurs. Dans ce contexte, mesurer l’effet du champ électromagnétique produit par les câbles d’export sur les organismes vivant au fond de la mer est l’objectif du projet Species. Pour répondre à cette interrogation, Bastien Taormina, doctorant à France Énergies Marines et à l’Ifremer, mène une expérimentation sur de jeunes homards dans les laboratoires de l’Institut de recherches marines norvégien : « Nous suivons des juvéniles d’1,5 cm, particulièrement sensibles à la prédation, pour évaluer notamment leur capacité à trouver un abri. » Le champ électromagnétique généré par les câbles a été reproduit pour correspondre au mieux aux conditions réelles. Afin de déterminer si les juvéniles sont attirés ou repoussés par le champ électromagnétique, ou encore s’ils restent indifférents. L’autre effet à vérifier, après une exposition de sept jours au champ électromagnétique, est le risque de mortalité. L’analyse des enregistrements vidéo est en cours et les résultats de cette étude seront publiés en fin d’année. Des suivis s’effectuent également en mer, où des câbles – actifs ou non – sont déjà présents : entre Paimpol et Bréhat ainsi qu’à Ouessant, avec l’hydrolienne. « Nous comparons le comportement du homard près de câbles avec et sans courant. La fréquentation des corridors liés aux passages des câbles est également étudiée pour mesurer l’ « effet réserve » sur ces zones. Nous disposons pour cela d’un terrain d’observation entre Jersey et le Cotentin », signale Morgane Lejart, responsable du programme Intégration environnementale à France Énergies Marines. En parallèle, le projet Species évalue l’effet « récif artificiel » en mesurant la colonisation des structures offshore par les organismes vivants.
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