Les halles à marée sur le carreau en 2020
Sans surprise, la pandémie et ses conséquences sur la fermeture des marchés de la restauration et de l’export ont fortement impacté les bilans 2020 des halles à marée.
Si nombre de criées sont restées sur le carreau en cette année 2020, on compte au moins une exception : Douarnenez a réalisé sa meilleure année depuis vingt ans ! Les captures débarquées ont gagné 57,5 % (9 532 tonnes) pour 7,6 millions d’euros. La raison de cette envolée ? La concentration de sardines a porté la flottille de bolincheurs à ne travailler qu’ici. Au détriment des criées de Saint-Guénolé, qui affiche une forte baisse (-41,7 % avec 4 224 tonnes) et de Concarneau (-25,7 % avec 2 425 tonnes).
À Audierne, on a clôturé l’année avec 895 tonnes (-17,9 %) et une valeur à 6,74 millions d’euros (-12,3 %) pour un prix moyen à 7,53 euros/kg (+5,6 %). Le Guilvinec s’affiche aussi en recul, tant en volume (-17,04 % et 12 584 tonnes) qu’en valeur (-18,98 % et 51,16 millions d’euros). Le voisin de Loctudy n’a pas connu de meilleure fortune. Avec 2 004 tonnes débarquées, la pandémie lui fait encaisser une baisse de 22,9 % en volume et de 23,6 % en valeur (8,7 millions d’euros).
Plus à l’est, Quiberon affiche un net repli avec 1 315 tonnes (-3,7 %) pour 5,52 millions d’euros (-13,9 %) et un prix moyen ramené à 4,28 euros/kg.
Et au Sud, L’Herbaudière (Noirmoutier) a achevé l’année avec 1 522 tonnes débarquées (-9,8 %). Aux Sables-d’Olonne, la criée boucle à 6 717 tonnes (-18 %) et 38,7 millions d’euros de chiffre d’affaires (‑14 %). Le prix moyen a en revanche augmenté de 4,9 %.
Moins malheureux, les Basques de Saint-Jean de Luz – Ciboure, ne perdent que 3,5 % de leur chiffre d’affaires avec 25 millions d’euros, et une baisse des apports de 8,3 % (7 794 tonnes). Et là encore, le prix moyen en hausse (3,21 euros/kg soit + 5,2 %) apaise un peu les producteurs. Les volumes de julienne (lingue franche) de franco-espagnols habitués d’ordinaire de la criée de Lorient, et une belle saison de thon rouge semblent expliquer ce relatif bon bilan, selon nos confrères du marin.
Dominique GUILLOT
Articles associés :
- « IL N’Y A PAS UN TROP PLEIN DE CRIÉES »
- GUIREC ANDRÉ, DIRECTEUR DE LA CRIÉE DE ROSCOFF
- Bretagne, une chambre froide de plus pour la criée d’Erquy
- Boulogne, un besoin urgent de poisson
- Les halles à marée sous tension en Bretagne
- Nouvelles ambitions à Brest
- Océalliance s’offre Alliomer
- Océalliance s’offre Alliomer
- Variété exigée sous la criée des Sables-d’Olonne
- Criées de Cornouaille : haro sur la sardine