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Les GMS, levier de consommation pour les algues

(Crédit photo : DR)

 

Tableau de bord
des algues en France

 

72 000 t d’algues produites
en France soit 22 %
de la production européenne.

350 récoltants pêchent manuellement 6 000
à 7 000 t sur l’estran, principalement en Bretagne.

15 entreprises cultivent environ 700 t.Plus de 80 entreprises transformatrices pour
les marchés de la cosmétique et l’alimentaire. L’activité algue génère 200 à 300 M€ de chiffre d’affaires

Source : Pôle halieutique – Agrocampus Ouest.
Ce recensement 2015-2016 a été réalisé dans le cadre du programme Idealg.

 

Française ou importée, de cueillette ou cultivée, l’algue légume a fait salon au Sial en profitant de la vague végétarienne. Christine Le Tennier, Pdg de Globe Export, va même plus loin : « Comme les grandes et moyennes surfaces s’intéressent de plus en plus aux algues, les marchés vont exploser ! » Encore faut-il trouver la matière première. Les entreprises de récolte existent mais l’offre nationale est insuffisante. « La production d’algues de rive avoisine 6 000 tonnes mais la nori atteint juste les 10 tonnes. En ce sens, l’algoculture est nécessaire », souligne André Berthou, président du syndicat des récoltants d’algues de rive de Bretagne. Cette nori, dont on fait les sushis maki, est l’une des espèces les plus porteuses, comme la dulse, la laitue de mer ou le wakamé.

Mais les contraintes sont là. La culture de wakamé ne peut pas se développer car c’est une espèce dite invasive. « La nori et la dulse poussent bien en nurserie à terre mais leur productivité à l’étape suivante de culture en mer est insuffisante », estime Jean-François Arbona, 30 ans d’expérience en algoculture et responsable de C-Weed. Reste la laitue, qui pousse assez bien en bassin : Bret’alg démarre à Carantec et l’ancienne écloserie d’huître et de homard de l’île de Sein projette d'en cultiver. Quant au haricot de mer, il se récolte jeune et surtout au printemps à l’état sauvage.

À défaut d’algues françaises, le relais à l’import s’impose car les enseignes de distribution sont preneuses d’algues fraîches ou transformées. Leclerc et Carrefour en proposent déjà, Monoprix et Système U s’y intéressent de près. « Les Asiatiques exportent beaucoup d’algues déshydratées, mais nous ne faisons pas les mêmes produits avec du frais ou du sec », souligne Christine Le Tennier pour qui la transformation des végétaux marins n’a plus de secret. En attendant, si la laitue de mer vient à manquer, Israël sait très bien la faire pousser.

B. V.

 

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