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Les GMS deviennent restaurateurs

 

Le nombre de repas pris hors domicile n’en finit plus d’augmenter dans l’Hexagone pour atteindre 10,7 milliards en 2018 (+ 3,9 %). Selon l’institut Gira conseil, le marché de la consommation alimentaire hors domicile a représenté 95 milliards d’euros en 2018, en croissance de + 5,8 %. Ce chiffre d’affaires recouvre tous les segments de la restauration sur place ou à emporter : collective, commerciale, hôtelière, automatique, mais aussi les circuits alternatifs (boulangeries, stations-services, traiteurs, grandes, moyennes surfaces et commerces de proximité, etc.). Tous types de restauration confondus, le ticket moyen s’élève à 8,87  euros (+ 1,8 %). À noter que la vente au comptoir continue de progresser (56,5 % en 2018), au détriment du service à table. Grâce à la diversification et la montée en gamme des concepts, elle représente désormais 53,6  milliards d’euros, mais aussi 77 % du total des repas. Soit 8,3  milliards de repas en 2018.

Une opportunité que n’ont pas manqué de flairer les distributeurs. En ouvrant Bon appétit ! l’an passé, Carrefour se rapproche encore plus près de la restauration qu’avec Bon app, le concept précédent lancé en 2015 et revu en 2017 (une dizaine de sites au printemps 2019). « L’ouverture de cet espace de restauration témoigne de notre volonté d’agir en faveur de la transition alimentaire pour tous. Nous nous donnons les moyens d’enrichir notre expertise de distributeur par celui de restaurateur, en nous appuyant sur une équipe issue de la restauration », explique Alexandre de Palmas, directeur exécutif Carrefour proximité France. Chez Monoprix (groupe Casino), le curseur a également bougé : les « cantines » vont plus loin vers la restauration que Monop’daily. Par ailleurs, des « food courts » (halles alimentaires) s’invitent désormais au cœur même des magasins. Exemples : le Monoprix Cap 3000 (Saint-Laurent-du-Var), ouvert en août 2019 (80 places assises), l’Intermarché express de Clichy (160 m² sur 610 m², avec notamment un kiosque à sushis) ou encore Auchan Fontenay-sous-Bois (50 places). Aux produits de la mer de s’emparer de ce marché avec des produits snacking.

Fanny Rousselin-Rousvoal

 

Bon appétit !
chez Carrefour

Le 12 juin 2019, Carrefour a ouvert son premier restaurant Bon appétit !, 77 rue Rambuteau à Paris. Cet espace de restauration de 63 m² offre vingt places assises à l’intérieur et quinze places en terrasse. Son concept : répondre au principe du « bien manger »,avec notamment une gamme de produits issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable. Les formules repas sont économiques, allant de 5,50 euros pour la formule express à 8,50 euros pour la formule dégustation. On y trouve des salades, des sandwichs (confectionnés sur place), des plats et des desserts. Le client compose son menu en libre-service avant de passer au comptoir, qui fait aussi office de « coffee shop ».

 

Les « cantines »
de Monoprix

Pionnier du snacking « premium », Monoprix (groupe Casino) déploie depuis 2016 son concept de « cantine » (déclinaison des Monop’daily) en région parisienne. On en trouve à la Défense, rue de la Boétie, à Montmartre et à Neuilly. Ces cantines proposent des plats préparés sur place et une salle au décor soigné, avec des places assises. Elles ciblent un public urbain à la recherche d’une alimentation fraîche et saine, avec un bon rapport qualité/prix. Des produits signés Monop’ sont présentés dans une vitrine réfrigérée. 

 

Darwin V2
chez Franprix

Le 20 septembre 2019, Franprix a ouvert rue Réaumur à Paris une nouvelle mouture du concept Darwin (lancé en 2018). Au menu : du vrac « écolo », des corners non alimentaires (Cdiscount, Hema et le Drugstore parisien), mais aussi une offre étoffée de snacking chaud. Le bar à salade s’est mué en bar traiteur proposant aussi des recettes à réchauffer. Le consommateur peut frire nuggets ou frites en trois minutes sans l’aide du personnel. De même, les pizzas sont en libre-service dans leur emballage carton et se cuisent telles quelles en trois minutes dans un four.

 

et pour compléter cet article, découvrez notre dossier complet :
GMS : La révolution en dix phénomènes



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