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Les conserves sortent du placard

Les conserves de poisson, pratiques, figurent dans les indispensables de « fond de placard ». 79 % des Français en stockent. Ils étaient 70 % il y a trois ans. Tous les scores grimpent pour la petite boîte, de plus en plus de sortie : en pique-nique,

(Crédit photo : Fiac - Adocom)

 

Le Syndicat français des conserveries de poissons pèse 98 % de la production, soit 69 000 t de poisson pour un chiffre d’affaires de 833 M€.
+ 2,8 % : la hausse des ventes de conserves de poisson en valeur en grande distribution en 2018.


 

Les conserves de poisson, qui étaient déjà bien ancrées dans les habitudes d’achat, affichent une belle progression. 84 % des Français en consomment, soit + 8 points par rapport à 2016, selon une enquête menée début mai par CSA pour le Syndicat français des conserveries de poissons. Cela confirme le constat du Kantar Worldpanel 2018 avec 93 % des ménages français acheteurs.

La perception positive du poisson en boîte monte autant, de 8 points, avec 76 % des consommateurs sondés louant son bon rapport qualité prix. Pourquoi cet engouement accru ? « La conserve de poisson répond à un besoin de produits nomades, à petit prix », esquisse Jean-François Hug, PDG de Chancerelle et président du syndicat des conserveurs. Le nombre de consommateurs les embarquant en pique-nique passe de 30 à 35 %. « À relier avec le succès des tartinables », analyse Pierre Commère, secrétaire général du syndicat. De même pour l’apéritif, « qui prend une place de plus en plus importante dans les occasions de consommation », avec 40 % des acheteurs adeptes, contre 26 % il y a trois ans.

Pas de changement dans les espèces sur le podium : thon (88 % de consommateurs déclarés), sardine (77 %), maquereau (62 %). Les achats sont d’abord motivés par la praticité, le temps de conservation et la disponibilité des produits. Leur richesse en oméga 3 est largement reconnue, avec là aussi des scores très élevés (84 % contre 80 % en 2016). Enfin, la confiance se renforce dans leurs qualités gustatives, nutritionnelles et sanitaires : les Français sont plus de quatre sur cinq à être convaincus. « C’est vraiment plus qu’honorable dans l’industrie agroalimentaire », commente Pierre Commère.

Le documentaire de Cash Investigation sur le thon tropical n’a donc pas ébranlé l’excellente image de ces produits. Ni les suspensions du MSC pour le maquereau d’Atlantique nord-est et la sardine de bolinche, passées inaperçues. Et vu les avis scientifiques, les conserveurs ont bon espoir qu’elles ne soient que provisoires.

Solène LE ROUX

 

Environnement : les conserveries s’engagent

Les conserveurs n’avaient déjà pas à rougir de leur impact environnemental. « L’activité de pêche est très encadrée », rappelle Jean-François Hug, président du syndicat des conserveurs. Quotas, engins, contrôles… ils s’assurent de la bonne gestion de la ressource, selon leur charte de bonnes pratiques lancée en 2016. « Un audit de Bureau Veritas en 2018 confirme sa bonne application. » Et les labels garantissant une pêche durable fleurissent sur les boîtes.

Les conserveries luttent aussi contre le gaspillage : distribution des surplus, recyclage des eaux usées, valorisation des coproduits en délaissant un peu l’alimentation animale au profit des compléments alimentaires, transformation de l’huile de friture en carburant… Côté emballage, difficile de faire mieux : « La conserve est recyclable à l’infini : acier, aluminium, verre, c’est le plus écologique possible, défend Jean-François Hug. Mais seuls 69 % des Français le savent. » Même si les trois quarts d’entre eux estiment la filière française responsable. Hors de leurs murs, des conserveurs s’impliquent aussi dans la collecte de déchets, le nettoyage des plages…

In fine, « la qualité de l’eau, des poissons et des produits en dépend, et donc nos emplois, souligne Jean-François Hug. Mais ces initiatives ne suffisent pas. » Le syndicat des conserveurs s’associe donc à l’association Gestes propres pour sensibiliser les consommateurs aux déchets marins, dont 80 % proviennent de la terre. Via une cotisation annuelle de 15 000 euros, le syndicat soutient en particulier l’opération « Je navigue, je trie » ciblant les plaisanciers. Ainsi que la nouvelle campagne d’affichage de Gestes propres, centrée sur les déchets sauvages arrivant dans les océans. Les conserveurs lanceront aussi en septembre un concours vidéo sur la lutte contre les déchets marins. Des initiatives qu’approuvent 97 % des sondés, naturellement.

 

 

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