Le secteur bio en bonne santé
La diffusion des chiffres 2020 du secteur bio par l’Agence française pour le développement et la promotion de l’Agriculture biologique, est précédée d’un édito en forme de satisfecit. Non seulement les chiffres sont particulièrement bons, puisque le marché du bio a franchi en cette année de pandémie le cap des 13 milliards d’euros, mais le Président Philippe Henry et la directrice Laure Verdeau rappellent surtout le rôle précurseur du secteur : « Cette période si particulière se révèle également être un véritable incubateur des mutations sociales en cours (…). Aspiration à une alimentation saine et à une consommation durable, le bio répond parfaitement aux attentes des consommateurs français en quête de produits de qualité, riches en goût et bons pour la santé ».
Le dernier baromètre de l’Agence Bio (mars 2021) indique en effet qu’une majorité de français déclare acheter plus de produits frais (57 %) et davantage de produits de saison (57 %). Près de 6 sur 10 (59 %) privilégient les produits locaux et les circuits courts. Enfin, le « cuisiné maison » fait de plus en plus d’adeptes (55 %), soit + 8 points par rapport à 2019.
La consommation bio est passée de 3,7 milliards d’euros en 2010 à 13,2 milliards dix ans plus tard. Ils représentent aujourd’hui 6,5 % de la dépense alimentaire des ménages. En un an, si celle-ci a augmenté globalement de 3,4 %, celle des produits bio a crû de 12,2 %.
Le secteur de la restauration a évidemment souffert face à la crise sanitaire et aux fermetures imposées. Mais parallèlement, la progression des circuits de distribution bio est relativement homogène : + 11,3 % pour les artisans-commerçants et + 13,1 % pour les circuits spécialisés. Avec 54,7 % des parts de marché, la distribution généraliste continue néanmoins de dominer les ventes.
En 2020, celles de produits bruts (fruits et légumes frais, crémerie, viandes, mer, traiteur, surgelé et boulangerie) représentent plus de la moitié (56 %) du marché bio de détail (Mais les produits transformés progressent davantage). Le surgelé bio profite de l’engouement général pour cette technologie et connaît une progression de 30 % par rapport à 2019, tant dans les circuits spécialisés du grand froid que dans la grande distribution.
Dans ce concert, le segment « mer, saurisserie, fumaison » pèse 220 millions d’euros et a progressé de 7 %. Il est alimenté par des producteurs français à 24 %, de l’Union Européenne à 41 % et de pays tiers à 35 %. Si globalement le bio voit le taux d’importation se stabiliser malgré la hausse de la demande, ce secteur spécifique « mer » demeure le plus soumis à des flux provenant de l’étranger.
À l’échelle européenne, la France représente le second marché pour le bio. Avec l’Allemagne, les deux pays dépassent les 53 % de parts de marché dans l’Union. Selon l’estimation de l’Agence Bio, il se chiffrerait en 2020, à plus de 48 milliards… en progression évidemment.
À noter que le 20e congrès mondial de la bio se tiendra du 6 au 10 septembre au couvent des Jacobins (centre des congrès) de Rennes.
Dominique GUILLOT